Haïti-Politique : Sortir de l’impasse – Une lecture de la transition 1986-2006

A propos de « La transition haïtienne 1986-2006 comme construction théorique – Ses représentations à travers Frankétienne et Lyonel Trouillot », de Lucie Carmel Paul-Austin

P-au-P., 31 janv. 2013 [AlterPresse] — Pour sortir de l’impasse, que constitue la transition entamée après la chute de la dictature des Duvalier en Haïti, il faut impérativement que les « institutions politiques républicaines » émergent et perdurent.

C’est l’élément central de la conclusion à laquelle parvient Lucie Carmel Paul-Austin dans son livre « La transition haïtienne 1986-2006 comme construction théorique – Ses représentations à travers Frankétienne et Lyonel Trouillot. »

Cet essai, qui vient de paraître à C3 Éditions, sera signé par l’auteure ce 1 er février dans les locaux de la maison d’édition à Pétionville (périphérie est).

La transition, dont Paul-Austin tente de démêler les fils, se présente comme une « circularité ». S’émanciper de la barbarie des Duvalier (1957-1986) est une chose, accéder à un régime démocratique en est une autre.

« Si Haïti est sortie de la dictature, elle n’est assurément pas entrée dans la démocratie », soutient cette universitaire, militante démocratique et ancienne ministre de Jean-Bertrand Aristide (durant son deuxième mandat – 2001/2004).

Le 7 février, date de la chute de Jean-Claude Duvalier, demeure pourtant une « date-rupture », une « date-icône », puisqu’elle consacre la libération de la parole et l’irruption sur la scène de « multiples acteurs sociaux ».

Mais pourquoi la transition résiste-t-elle à « satisfaire aux aspirations de droit qui semblent y être impliquées » ? A cause de l’échec de la mise en place d’un État républicain, lit-on entre les lignes.

D’où l’impératif de s’atteler à la construction d’un « corps social » et d’un « corps politique », préconise Lucie Carmel Paul-Austin.

Armée des outils de la « critique théorique », elle entreprend son analyse en s’appuyant sur la réalité telle que reflétée à travers l’œuvre de deux éminents auteurs haïtiens : Lyonel Trouillot et Frankétienne.

Les écrits de ces deux figures de la littérature contemporaine mettent en relief « le dilemme de la stagnation », l’un exprimant « les préoccupations du moment », l’autre inventant « des mots pour extirper la douleur, le délire, le déraillement ».

Briser le cercle vicieux n’est évidemment pas aisé. Une telle entreprise implique certainement la difficile exploration d’une géographie complexe d’intérêts explicites ou cachés et la nécessaire démarche d’alliances éclairées et intelligentes.

Suffira-t-il de « redéfinir les nouveaux rapports de force » ? Quid de la construction de ces nouveaux rapports, ce qui ne se fera probablement pas sans la mise en mouvement de forces sociales ?

………….

Lucie Carmel Paul-Austin, La transition haïtienne 1986-2006 comme construction théorique – Ses représentations à travers Frankétienne et Lyonel Trouillot, C3 Éditions, Pétionville, décembre 2012, 111 p.

Source: http://www.alterpresse.org

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