Brésil-Drame: 233 morts, le Brésil en deuil après l’incendie meutrier d’une discothèque.

Le Brésil était en deuil ce lundi 28 janvier, après une fête estudiantine transformée en tragédie par l’incendie d’une discothèque dans la nuit de samedi à dimanche, et les familles éplorées se partageaient entre les hôpitaux et la chapelle ardente.

La discothèque était pleine d’étudiants de la petite ville universitaire de Santa Maria (sud du Brésil), lorsqu’un feu de bengale a déclenché un incendie. La panique, les portes de secours fermées, la seule issue d’abord bloquée par la sécurité, et l’incident tourne à la tragédie.

Selon le dernier bilan officiel, 233 personnes ont trouvé la mort, et 116 ont été blessées.

Devant ce drame, incendie le plus meurtrier qu’ait connu le Brésil depuis un demi-siècle, le pays tout entier était en deuil lundi. La présidente Dilma Rousseff est rentrée d’urgence d’un sommet Amérique latine/Union européenne pour se rendre à Santa Maria.

Les autorités ont par ailleurs annulé une cérémonie officielle prévue lundi au stade de Brasilia pour marquer le compte à rebours à 500 jours du coup d’envoi du Mondial-2014.

Le Brésil va en effet accueillir le Mondial de football en 2014, puis les jeux Olympiques à Rio en 2016, les deux plus grands événements sportifs au monde, et le pays est actuellement sous la loupe des instances sportives internationales.

Sur place, « la priorité numéro un du gouvernement est de chercher à sauver des vies, celles que nous pouvons encore sauver », selon les propos du ministre de la Santé, Alexandre Padilha.

La plupart des blessés souffrent d’intoxications respiratoires à divers degrés. Parmi eux, 92 ont été hospitalisés à Santa Maria et 14 grands brûlés à Porto Alegre, la grande ville la plus proche.

Au centre sportif de la ville transformé en chapelle ardente, des familles éplorées identifiaient peu à peu les corps de leurs proches. « Ils ont tué mon fils, ils ont tué mon fils », crie avant de s’évanouir la mère de l’un d’entre eux.

Les proches des victimes évitent la presse. Beaucoup s’enlacent et pleurent. L’angoisse fait place au désespoir.

Panique, bousculade dans une fumée noire toxique, jeunes gens se piétinant pour sortir de la discothèque dont les portes de secours étaient verrouillés: les survivants quant à eux décrivent un « film d’horreur ».

L’incendie a commencé lorsqu’un membre du groupe de rock qui jouait sur scène a brandi un feu de bengale allumé, qui a mis le feu au plafond.

« Le feu a commencé tout petit, et puis en quelques secondes il a explosé », raconte Taynne Vendruscolo. Très vite, les flammes envahissent la pièce. « Ceux qui étaient près de la scène n’ont pas pu s’enfuir (…) Tout le monde poussait et se bousculait ».

La fumée s’est rapidement propagée, transformant l’établissement en piège mortel, jonché de personnes asphyxiées, jusque dans les toilettes où certains avaient tenté de se réfugier.

« Les barrières métalliques utilisées pour organiser les files d’attentes (devant l’unique entrée et sortie de la discothèque, ndlr) ont bloqué l’évacuation. Les gens s’entrechoquaient, tombaient. J’ai aidé à enlever les barrières. Les pompiers aussi s’intoxiquaient avec la fumée », a témoigné un autre survivant, Matheus Bortolotto.

Selon le chef des pompiers, Guido de Melo, la sécurité de l’établissement, inconsciente de la gravité de la situation, a dans un premier temps « bloqué la sortie des clients » pour s’assurer qu’ils payaient leurs consommations. « C’est cela qui a causé un grand mouvement de panique », a-t-il souligné.

Un commissaire de police participant à l’enquête, Sandro Meinerz, a décrit à la radio CBN « une scène de guerre, effrayante, de calamité publique: il y avait des corps partout amoncelés, noirs de fumée ».

L’incendie a commencé vers 02h30 du matin (04H30 GMT) et n’a été contrôlé que vers 07H00.

Avant l’arrivée des pompiers, des habitants armés de gros marteaux ont tenté de casser les murs de la discothèque pour essayer d’aider les jeunes à sortir.

La licence autorisant le fonctionnement de la discothèque était périmée depuis le mois d’août, selon les pompiers.

La mairie de Santa Maria, une ville universitaire de 260.000 habitants à 300 km de Porto Alegre, la capitale de l’État de Rio Grande do Sul, a décrété un deuil officiel de trente jours et a monté une cellule d’aide psychologique aux proches des victimes dans le centre sportif.

Source: http://www.canalplushaiti.net

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