Haïti/Économie : Nouvelles recommandations sur la dette externe d’Haïti….

Le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) a mis fin cette semaine à  son atelier national de 7 jours sur la stratégie de financement en Haïti. A l’issue de cet atelier, les hauts fonctionnaires  du ministère et des experts sont parvenus à formuler un ensemble de recommandations sur les politiques de financement extérieur et intérieur, et sur le renforcement des capacités macroéconomiques et de la dette externe et interne d’Haïti.

Il faut dire qu’avant le tremblement de terre, la dette extérieure d’Haïti était de près de deux milliards de dollars. Aujourd’hui, elle est évaluée à environ 800 millions de dollars américains, après l’allègement en 2010, dont 94% sont des dettes bilatérales, partagées entre le Venezuela et Taïwan. Il faut mentionner que le Venezuela, à lui seul, représente 84% des dettes haïtiennes à travers le programme Petro Caribe. Les grandes institutions financières internationales ne représentent à elles que 6% de la dette du pays (FMI, 5% et l’OPEC, 1% de la dette). Ces grandes institutions deviennent de plus en plus réticentes à l’octroi de nouveaux prêts à Haïti depuis l’annulation de la dette du pays après le séisme. D’où l’une des plus grandes conséquences négatives des politiques d’annulation de dette en faveur d’un pays pauvre endetté.

Selon le ministre du commerce, l’économiste Wilson Laleau, l’annulation de la dette extérieure d’Haïti avait été une mauvaise décision. ‘’Annuler  la dette c’est bien, mais pouvoir payer sa dette, c’est encore mieux’’, a indiqué M. Laleau, qui assurait la place du ministre de l’économie et des finances, Marie Carmelle Jean-Marie, en voyage au Vietnam.

En termes de recommandations au gouvernement sur la stratégie de financement à adopter en Haïti,  les cadres du MEF, accompagnés des experts du Centre des études monétaires  latino-américain, ont abordé plusieurs points :

1-    Sur la politique de financement extérieur, ils recommandent que tout nouvel emprunt comporte un élément don d’un minimum de 35%.

2-    Le gouvernement doit éviter toute garantie de dette du secteur privé et des entreprises publiques.

4-    Sur la politique de financement intérieur, dans le budget 2013-2014,  le gouvernement doit procéder à l’émission de billets et certificats de trésorerie à court terme. Ces derniers seront utilisés pour les besoins de trésorerie et de politique monétaire. Dans le budget 2014-2015, le gouvernement lancera l’émission d’obligations à moyen terme (2 et 3 ans), dans une perspective de transition vers des instruments à long terme (5 à 10 ans) après 2016/2017, en vue de financer des programmes de développement. Une partie de ces émissions pourrait se faire sous forme de bons de la diaspora. Tout ceci devra permettre aux autorités publiques de réduire la dépendance des financements extérieurs et de développer les marchés financiers nationaux.

5-    Le gouvernement doit éviter les risques de taux d’intérêt et continuer à emprunter à des taux fixes. Il doit réduire les risques de taux de change en assurant au maximum que la composition de la dette en devises étrangères reflète celle des réserves, et en remplaçant graduellement la dette extérieure par la dette intérieure.

6-    Concernant la dette extérieure, il faut renforcer la capacité de la Direction de la dette publique (DDP) et celle de la Direction de la Coopération Externe du Ministère de la Planification  à identifier et analyser des sources de financement de développement.

7-    Pour la dette intérieure, les cadres du MEF et du Centre des études monétaires  latino-américains conseillent de renforcer la capacité  de la BRH à analyser le marché financier; de réaliser une analyse sur les perspectives d’émission des bons de la diaspora et d’autres produits financiers à plus long terme.

8-    En ce qui concerne la macroéconomie,  les participants à cet atelier du MEF ont également demandé au gouvernement de disposer d’un modèle fonctionnel de prévision économique  de moyen et long terme, intégrant l’impact sur l’emploi et la pauvreté ; d’intégrer la BRH au sous-comité de cadrage macroéconomique ; de renforcer les capacités du MPCE en projections macroéconomiques de long terme et permettre à ce ministère de prioriser et chiffrer les coûts du PSDH (Plan Stratégique de Développement d’Haïti).

Plusieurs économistes nationaux croient qu’à cet effet le gouvernement doit mener des politiques publiques viables en vue d’augmenter la capacité productive du pays pour générer des devises, ce qui nous permettra de réduire considérablement notre niveau d’insolvabilité.  En tout état de cause, la situation économique d’Haïti et ses perspectives sont  vraiment très précaires en cette fin d’année 2012.

Riphard Serent

 Vision 2000

 

Une pensée sur “Haïti/Économie : Nouvelles recommandations sur la dette externe d’Haïti….

  • 20 décembre 2012 à 7:25 AM
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    Le meilleur moyen de réduire la dette d’haiti, c’est de freiner les dépenses folles du chef de l’état et de son gouvernement . Par ailleurs, il y a un contrôle dans la gestion de l’argent public , trop de corruption , les dépenses ne s’effectuent pas aux profits des oeuvres nationaux . On peut dire quoi ce soit si il n’y a pas une certaine transparence sur la façon dont l’argent emprunté est utilisé, la dette enfle de plus en plus.

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