Haïti – Justice : Les femmes dans le système judiciaire, un combat
La présence des femmes dans le système judiciaire haïtien est quasiment nul, déplore la responsable du Mouvement des femmes haïtiennes pour l’éducation et le développement (Moufhed), Dilia Lemaire.
« Sur 179 tribunaux de paix, il n’y a même pas cinq femmes responsables de ces tribunaux. Elles sont des juges suppléantes », signale t-elle, intervenant lors de la presentation du rapport de Onu Femmes sur la situation des femmes dans le monde à Port-au-Prince.
Dilia Lemaire précise que, généralement, l’administration du tribunal est sous la responsabilité d’un homme.
« Au niveau des officiers d’Etat civil, elles sont peu représentées. La plupart du temps, ce sont des hommes qui se trouvent dans le système », critique-t-elle.
Elle souligne qu’il y a aujourd’hui seulement deux femmes à la cour de cassation et trois à la cour d’appel.
Ces femmes représentent cinq (5) pour cent des magistrats dans le système de justice, précise-t-elle.
Ces femmes, pour la plupart, n’ont pas la sensibilité de genre et appliquent la loi avec beaucoup plus d’ardeur à l’endroit de la gent féminine, fait- elle savoir.
« Ce n’est pas parce qu’une femme est dans le système que celle-ci tient compte de la question de genre », explique Lemaire.
Soulignant une avancée dans les textes de lois en Haïti, la juriste avance, toutefois, que leur application fait défaut.
Elle mentionne qu’en dépit de la portée significative de certains textes garantissant le droit des femmes dans la constitution actuelle, il en existe toujours d’autres qui perpétuent la discrimination envers celles-ci.
Elle appelle à l’élaboration de nouveaux textes de lois sur les familles constituées en dehors du mariage.
Pour elle, cette absence de législation dans la Constitution haïtienne pose problème pour les femmes au moment de la séparation.
Source et image : http://www.alterpresse.org