Haïti/Économie : Réduction de la dépendance de l’économie haïtienne..préoccupation du FMI…
A l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue hier Jeudi au local du ministère de l’économie et des finances, le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour Haïti, M. Boileau Loko, a profité d’appeler les autorités haïtiennes à déployer tous les efforts et toutes les stratégies nécessaires pour réduire la dépendance de l’économie haïtienne de l’aide externe.
En fait, cette dépendance de l’économie est devenue effectivement de plus en plus très sérieuse et rend nos dirigeants un peu paresseux à forger des stratégies véritables de développement du pays. Il faut dire que cette semaine seulement, plus de 3 accords ont été signé pour un montant total de plus de 55 millions de dollars américains : 3.5 millions de l’agence internationale de coopération coréenne (KOICA), 1.7 millions de la suisse et 50 millions de la BID.
« Haïti doit réduire sa dépendance de l’aide extérieure», a déclaré le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour Haïti, M. Boileau Loko, lors de cette conférence de presse, sur la situation macro économique d’Haïti, tenue au ministère de l’économie et des finances.
Boileau Loko convie les autorités du pays à prendre cette situation très au sérieux avec des mesures urgentes, car les pays développés ont maintenant des difficultés économiques et financières et ne veulent plus continuer à fournir toute l’aide comme ils le faisaient par le passé, a indiqué l’expert du FMI.
M. Loko conseil donc aux autorités gouvernementales de mener de bonnes politiques fiscales et prendre des mesures stratégiques dans de bonnes conditions pour arriver à augmenter les recettes internes générées par l’administration générale des douanes (AGD) et la direction générale des impôts (DGI).
Ce qui va être des plus choquants c’est que M.Loko a révélé que l’année fiscale 2011-2012 est en deçà des espérances et des prévisions de l’institution. En effet, le taux de croissance du PIB qui était de 5.6% en 2011 avant le gouvernement Martelly-Lamothe serait actuellement de 2.5 à 3 % pour 2012 (jusqu’à fin septembre), ce qu’a vivement déploré le Chef de mission du FMI pour Haïti. A rappeler que les prévisions de croissance pour 2012 tablaient sur des taux d’au moins 7%. Il faut dire que ce taux de croissance de 2.5 à 3% est en dessous du taux de croissance qu’Haïti devrait réaliser pour être dans les 20 prochaines années un pays émergent.
D’un autre coté, à l’occasion de cette même conférence, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, M. Charles Castel, a profité également de rassurer tous les agents économiques du pays de la viabilité, la profitabilité et la solvabilité du système financier haïtien. En fait, ce dernier dégage maintenant des taux d’improductif inférieur à 2 % et des taux de profitabilité qui assure non seulement la solvabilité de ces institutions (par des rétention de profits), mais également par la capacité de ces institutions, vu leur niveau de profitabilité à attirer les capitaux en cas de besoin.
Il faut dire qu’après le tremblement de terre de janvier 2010, le FMI a mis à la disposition de l’Etat haïtien environ 270 millions de dollars pour aider à faire face aux problèmes. Depuis novembre dernier, le Fonds monétaire international a entamé en Haïti une nouvelle mission en vue d’aider le gouvernement à renforcer le système macro économique du pays.
La dépendance de l’économie haïtienne est un sujet crucial et s’est renforcée avec ces derniers chiffres sur la balance commerciale du pays, soit plus de 3 milliards de dollars américains de déficit dans les échanges commerciaux. Conclusion de tout cela: Haïti n’est pas encore sur le chemin correct pour forger sa renaissance économique et sociale effective. La gestion d’un pays doit être sérieuse et basée sur des résultats concrets.
Riphard Serent
Vision 2000
Image en vedette : http://www.20minutes.fr