Haïti/Économie : Préoccupation de la CEPAL et de l’OCDE pour les PME dans la région latino-américaine et caribéenne…

Après près d’une décennie d’expansion continue, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Amérique latine et de la Caraïbe a ralenti, passant de 4,4% en 2011 à 3,2% en 2012. Selon les prévisions, cette croissance devrait atteindre 4% en 2013. Bien que les perspectives restent relativement positives, elles sont sujettes à des incertitudes et de volatilité de l’environnement extérieur. Les gouvernements latino-américains et caribéens doivent agir dès maintenant pour renforcer la croissance et le développement de la région et contrer ces risques, a signalé le dernier rapport intitulé ‘’Perspectives économiques de l’Amérique Latine 2013’’ élaboré conjointement par le Centre de Développement de l’OCDE et la CEPAL.

« Le moment est venu pour que l’Amérique latine et la Caraïbe  embrassent le changement structurel, approuvent des réformes déjà entreprises et de nouveaux progrès dans la réduction des inégalités et le renforcement de la croissance économique. Le contexte global demande d’un changement structurel pour augmenter la productivité dans la région » a déclaré Angel Gurria, Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), lors du lancement de leur rapport au 22ème Sommet ibéro-américain Cadix, en Espagne. Malheureusement Haïti n’est pas encore à ce stade de forger des réformes et des progrès pour le renforcement de la croissance économique.

‘’Les petites et moyennes entreprises (PME) dans la région peuvent devenir des agents importants de changement structurel et de croissance de la productivité. Une plus grande coordination est donc nécessaire pour aider ce secteur à surmonter ses obstacles’’, a martelé le numéro 1 de l’OCDE.

Selon M. Gurria, les PME doivent jouer un rôle central dans la tâche d’augmenter le potentiel de croissance de la région et de créer des emplois de meilleure qualité. Selon les dernières informations de la Commission Economique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (CEPAL), les petites et moyennes entreprises représentent 99% de toutes les entreprises de la région et emploient 67% de tous les travailleurs. Cependant, leur contribution au PIB et à la productivité globale est faible. Tandis que les grandes entreprises de la région ont des niveaux de productivité six fois plus élevés que ceux des PME, une différence qui n’est que de 2,4 fois dans les pays développés.

La Secrétaire exécutive de la CEPAL, Alicia Barcena, a déclaré que ‘’les politiques publiques et les gouvernements, en particulier, ont un rôle crucial à jouer dans la définition et la mise en œuvre de nouvelles approches intégrées de développement, où la politique industrielle et les petites et moyennes entreprises se situent au centre de l’agenda.

En ce sens, de nouvelles politiques sont nécessaires dans le domaine de la finance, de l’innovation et de la technologie de l’information et des communications (TIC), en plus de la formation accrue des travailleurs et de la réduction du « fossé des capacités’’, a ajouté la Secrétaire exécutive de la CEPAL.

Madame Barcena a soulevé entre autre l’accès au financement comme  l’un des principaux obstacles que confrontent les PME. En fait, seulement 12% du total des prêts de la région vont à ces entreprises, contre 25% dans les pays développés. En outre, 34% des petites entreprises de la région estiment que l’accès au financement est une contrainte majeure. Les taux d’intérêt appliqués à ce secteur par les banques commerciales sont beaucoup plus élevés que  ceux des grandes entreprises, des taux qui arrivent même à doubler dans de nombreux pays…

Des préoccupations pour le secteur des PME dans la région qui ne sont pas vraiment manifestées en Haïti, malgré certains efforts de plusieurs secteurs. Il n’y a pas encore de vraie politique visant à accompagner les PME en Haïti pour qu’elles participent activement à la création d’emploi dans le pays. Au contraire, on les décourage avec des taxes, des tracasseries administratives et des contraintes énergétiques.  C’est le sauve qui peut au niveau des PME en Haïti, un secteur pourtant indispensable pour le développement national.

Riphard Serent

Vision 2000

 

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