Haïti/Économie: Hausse récente des prix alimentaires dans l’économie haïtienne :IHSI confirme
Comme nous l’avons annoncé la semaine dernière, l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatiques (IHSI) vient de publier les derniers chiffres relatifs à la situation de l’inflation dans l’économie haïtienne pour le mois d’Août dernier, à travers sa rubrique intitulé ‘’le coin de l’IPC’’. En effet, les dernières données de l’IHSI viennent confirmer effectivement que les prix des produits alimentaires de base ont connu une hausse sur le marché haïtien, ce qui traduit tous ces récents développements notamment au niveau des cayes et de Cap-Haitien contre la cherté de la vie.
Selon les informations fournies par l’IHSI, le niveau de l’Indice Général des Prix à la Consommation (base 100 en août 2004) est passé de 196,7 en juillet à 198,4 en août, accusant ainsi une variation mensuelle de l’inflation de 0,9% contre 0.4% enregistré en Juillet dernier. En glissement annuel, l’inflation a atteint 6,1% contre 5,3% pour le mois de Juillet. Si la tendance continue, Haïti pourrait redevenir un pays avec un taux d’inflation annuel supérieur à 10% et ne pas respecter les objectifs de ses accords avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Cette forte progression mensuelle de l’inflation de 0.9% observée pour le mois d’Aout dernier est la conséquence de la hausse de toutes les fonctions de consommation, notamment celle de l’Alimentation. En effet, la fonction « Alimentation, Boissons et Tabac », qui représente plus de 50% du budget des ménages haïtiens, a crû de 1,3%, « Aménagement, Equipement et Entretien du Logement » a cru de (0,6%), « Santé », ‘’Habillement et tissus, chaussures ’’ et ‘’Loyer du Logement, Energie et Eau‘’ de 0,5%.
Parmi les produits identifiés par les experts de l’IHSI qui ont le plus influencé la hausse de la fonction « Alimentation » on retrouve : le riz qui a augmenté de (1,2%) et peut-être même plus selon les déclarations de certains agents économiques, le maïs moulu (2,9%), le pain (3,7%), l’hareng saur (4,8%), la carotte (5,0%), la banane (2,3%), le mirliton (11,6%), la tomate (7,8%), l’igname (5,9%), la patate (3,4%), le pois vert (3,5%) et le pois sec (2,7%).
La fonction « Aménagement, Equipement et Entretien du Logement » doit essentiellement sa progression aux prix des meubles de salon ont crû de(1,4%) pour le mois d’Aout, la salle à manger (2,4%), le lit (1,0%), le matelas(1,2%), le réfrigérateur (1,0%) et le salaire du personnel domestique (1,5%).
La poussée inflationniste enregistrée au niveau de la fonction « Santé » provient principalement des honoraires des médecins qui ont crû (0,5%) et de l’analyse de laboratoire, radiographie (0,1%).
Le phénomène de la cherté de la vie continue de se faire ressentir à travers toutes les régions du pays. Les régions les plus touchées par le phénomène et qui ont exprimé clairement leur mécontentement sont : la région Nord qui couvre les départements du Nord, du Nord-Est et du Nord-Ouest qui a enregistré un taux d’inflation estimé à 1,1% et la région Sud qui comprend les départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes avec un taux d’inflation de 1,0%. Ce dernier taux est enregistré également pour la région Reste Ouest qui regroupe les départements du Sud-Est et de l’Ouest non compris l’Aire métropolitaine de Port-au-Prince.
Du côté des autres régions, apparemment les moins touchées selon les chiffres, les taux d’inflation se trouvent en dessous de 1%. On parle de la région Transversale qui comprend les départements du Centre et de l’Artibonite avec un taux d’inflation de 0,9% et la région de l’Aire métropolitaine qui contient les villes de Port-au-Prince, de Delmas, de Carrefour, de Pétion-Ville et de Croix-des-Bouquets avec un taux de 0,7%.
Ce phénomène de la cherté de la vie qui commence à susciter des soulèvements dans quelques régions du pays peut avoir de graves conséquences sur la stabilité sociopolitique du pays. Les prix augmentent certes dans l’économie, mais ils augmentent partout à travers le monde. Cependant, la situation est plus grave dans un pays comme le nôtre où le pouvoir d’achat de la majorité de la population est pratiquement inexistant et où le chômage continue de faire rage dans l’économie haïtienne.
Riphard Serent
Vision 2000