Haïti face aux effets du changement climatique
« Haïti : Une tempête en formation, changement climatique et pauvreté » est le titre d’un rapport publié, ce 27 novembre, par l’organisation internationale Oxfam sur les impacts du réchauffement dans ce pays des Caraïbes.
Ce rapport, présenté à Port-au-Prince, démontre comment la sécheresse et les violents cyclones mettent, de plus en plus, en péril la vie et les moyens de subsistance de la population haïtienne.
Le peuple haïtien, qui a survécu à l’instabilité politique, à l’insécurité alimentaire et à quatre cyclones l’an dernier, pourrait basculer sir les dirigeants mondiaux ne prennent aucune décision pendant les négociations organisées par les Nations Unies sur le climat, le mois prochain à Copenhague (Danemark), avertit Oxfam.
Haïti, la Somalie, l’Afghanistan et la Sierra-Leone sont les quatre pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, selon les informations disponibles.
Les 8 cyclones dévastateurs enregistrés dans le pays depuis 1994, les inondations meurtrières, les sécheresses à longue durée sont entre autres facteurs qui expliquent la vulnérabilité d’Haïti par rapport au réchauffement climatique, selon le rapport produit par cette organisation non gouvernementale internationale.
Dans ce rapport, Oxfam montre à quel point le changement climatique constitue un ingrédient mortel qui s’ajoute au cocktail toxique haïtien : insécurité alimentaire, prix des aliments en forte hausse, pauvreté et déforestation massive.
Pour atténuer les effets du changement climatique, Yolette Etienne, directrice d’Oxfam Haïti, propose d’adopter les mesures aptes à combattre l’érosion, à encadrer les agriculteurs et à mieux gérer les ressources en eau potable, entre autres.
Les responsables d’Oxfam se disent alarmés de constater que « plus de 98% des arbres ont été coupés pour fabriquer du charbon de bois, provoquant des glissements de terrain sur les pentes dénudées en cas d’intempéries ».
Les grands pays industrialisés, qui sont les responsables du changement climatique, doivent assumer leurs responsabilités, selon le rapport qui précise que ces pays doivent s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à financer l’adaptation au changement des pays en développement.
« Nous devons prêter attention à tous les aspects pour affronter les effets du changement climatique à Haïti, aussi bien sur le court terme que sur le long terme », affirme Yolette Etienne.
« Nous avons besoin de l’appui international pour faire tout cela correctement et il doit débuter à Copenhague », a-t-elle poursuivi.
150 milliards de dollars par année, c’est la somme proposée par Oxfam pour réduire les impacts du réchauffement. Cette somme parait énorme, mais elle représente moins de 10% de l’argent dépensé dans le monde pour les activités militaires, selon Oxfam.
Le rapport « Haïti : Une tempête en formation » a été publié à moins de deux semaines de la Conférence de Copenhague (Danemark) sur le climat.
Cette réunion annuelle des représentants des pays ayant ratifié la Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique se tiendra du 7 au 18 décembre 2009.