Haïti/Économie: Transferts privés de la diaspora vers l’économie haïtienne…
La Banque Inter-américaine de Développement (BID), un grand partenaire d’Haïti, a présenté la semaine dernière un rapport relatif à la situation des transferts privés de la diaspora vers la région notamment Haïti. Selon ce rapport, la région latino-américaine et caribéenne a reçu en 2011 plus de 61 milliards de dollars américains en termes d’envois de fonds des émigrés.
En effet, de ces 61 milliards de dollars expédiés vers la région, le Mexique a reçu la plus grosse part, soit environ 37%. Haïti a capté moins de 4% de ce montant, soit environ 2 milliards de dollars.
Il n’est pas sans savoir que les transferts de la diaspora continuent d’être la principale source de devise de l’économie haïtienne au regard de l’évolution des autres flux de capitaux comme les IDE, l’APD et les exportations.
Le montant total des transferts privés expédiés vers l’économie haïtienne en 2011 a atteint exactement 2,057 milliards de dollars selon les dernières données de la BID. Ce montant peut être légèrement inferieur à celui calculé par la Banque de la République d’Haïti (BRH) qui détient d’un mécanisme particulier pour suivre l’évolution des transferts privés de la diaspora.
En effet, à travers sa Direction des Affaires Internationales (DAI), la BRH recueille régulièrement, auprès des sociétés de transferts reconnues, des données mensuelles relatives aux transferts privés de la diaspora haïtienne vers Haïti. Cependant, l’existence des mécanismes non institutionnels, par lesquels certains transferts de fond de la diaspora arrivent en Haïti, empêche la BRH de se doter des informations effectives sur le flux total des transferts privés entrant dans l’économie pour une période donnée. Par conséquent, pour tenir compte des transferts privés effectués à travers les mécanismes informels, la BRH dispose d’un processus d’ajustement qui considère que les transferts privés passant par les voies informelles représentent 27% du flux total des transferts de fond de la diaspora expédiés vers Haïti. Ce qui veut dire que, les sociétés de transferts reconnues recouvrent de leur côté 73% de ce flux total.
Parlant de maisons de transferts, il faut dire que selon les informations fournis sur une station sœur ce weekend dernier par le vice-président exécutif de la Sogexpress, Franck Lanoix, les trois grandes maisons de transferts qui opèrent dans l’économie haïtienne sont la Sogexpress avec 32% de part de marché, Cam transfert 24% et la Unitransfert 20%.
Le montant des transferts reçus de la diaspora en 2011 a largement dépassé des flux comme l’aide internationale qui a atteint environ 600 millions de dollars et l’IDE qui n’a pas dépassé les 200 millions de dollars l’année dernière.
La question et les débats reposent toujours depuis des années sur l’orientation de ces transferts dont la majeur partie est destinée à la variable consommation du PIB du pays, contrairement à ce qu’espéraient plusieurs secteurs qui estime logiquement que l’investissement devait être l’une des finalités les plus importantes de ces transferts. En fait, selon une étude de la Banque interaméricaine de développement (BID) réalisée en 2006, 23% seulement des montants des transferts ont été utilisés pour l’investissement,ce qui est nettement insuffisant.
Riphard Serent
Vision 2000
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