Benoît XVI achève sa visite à Cuba.

Au troisième et dernier jour de sa visite à Cuba, le pape Benoît XVI célébrera aujjourd’hui,  une messe en plein air dans le centre de La Havane et rencontrera pendant quelques minutes le père de la Révolution cubaine, Fidel Castro, écarté du pouvoir par la maladie benoit XVJdepuis quatre ans…désirant ainsi jouer un rôle important dans l’évolution de la société cubaine.

Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues pour la messe sur la place de la Révolution, où Fidel Castro, aujourd’hui âgé de 85 ans, avait l’habitude de prononcer des discours de plusieurs heures vantant les bienfaits d’un communisme que Benoît XVI  juge « dépassé ».

La place de la Révolution est aussi un site historique affichant d’immenses portraits de Fidel, de son compagnon Ernesto « Che » Guevara, tué en 1967 en Bolivie, et de Camilo Cienfuegos, mort dans un accident en octobre 1959, les trois figures charismatiques de la Révolution des « barbudos ».

Lors de son sermon, le pape de 84 ans, devrait lancer un nouvel appel au changement et à l’ouverture dans l’île communiste, un thème qui domine ses interventions depuis son arrivée à Santiago de Cuba lundi.

Le pape devrait aussi avancer quelques « requêtes d’ordre humanitaire », selon le Vatican – probablement en faveur de la libération de détenus politiques ou de l’Américain Alan Gross, arrêté fin 2009 et condamné à quinze ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis.

Mardi, lors de sa rencontre avec le président Fidel Castro, Benoît XVI a demandé aux autorités cubaines de faire du vendredi saint, jour où les chrétiens commémorent la crucifixion du Christ, une fête nationale.

IL faut dire qu’avant la venue du pape Jean Paul II en 1998, Fidel Castro avait rétabli le caractère férié du jour de Noël, une mesure qui avait contribué à améliorer les relations longtemps tendues entre l’Eglise et le pouvoir communiste de l’île.

« C’est avec plaisir que je saluerai Son Excellence le pape Benoît XVI, comme j’avais salué Jean Paul II », écrit Raoul Castro…

Mardi, lors d’un pèlerinage à la basilique de la Vierge de la charité d’El Cobre, patronne de l’île, le pape avait prié pour tous ceux qui sont « privés de liberté », allusion apparente aux prisonniers politiques.

Au pied de la Sierra Maestra, premier refuge des « barbudos » dans les années 1950, il a dit avoir « confié à la mère de Dieu l’avenir de l’île, sur la voie du renouveau et de l’espoir, pour le plus grand bien de tous les Cubains ».

Il a prié devant la petite statue en bois de la Vierge à l’enfant, découverte en mer par des pêcheurs il y a tout juste 400 ans, en 1612, et vénérée depuis lors par les croyants.

Le souverain pontife a appelé les Cubains « à oeuvrer pour la justice, à être au service de la charité et à persévérer au milieu des épreuves ».

Dans une prière à la Vierge, il a évoqué « les besoins de ceux qui souffrent, ceux qui sont privés de liberté, ceux qui sont séparés de ceux qu’ils aiment », faisant apparemment référence tant aux prisonniers politiques qu’aux exilés cubains.

La visite du Papa Benoît XVI ne changera pas le parti communiste, selon  Marino Murillo, un des vice-présidents du Conseil des ministres, lors d’une conférence de presse à l’Hôtel National de La Havane, où se trouve le centre international de presse mis en place pour la venue de Benoît XVI.

« A Cuba, nous parlons de la modernisation du modèle économique cubain afin de rendre notre socialisme viable », a-t-il ajouté.

Lundi, lors d’une messe célébrée à Santiago de Cuba au premier jour de sa visite dans l’île, le pape avait appelé à l’édification d’une « société rénovée et ouverte » et pressé le régime d’accorder plus de libertés à l’Eglise catholique pour qu’elle aide l’île dans cette époque de changement.

Depuis le rétablissement de la liberté religieuse en 1991, et plus encore le voyage de Jean Paul II en 1998, l’Eglise catholique est redevenue l’institution la plus influente sur le terrain social, en dehors du gouvernement.

C’est avec elle que Raul Castro a négocié en 2010 la libération de 130 prisonniers politiques. C’est avec elle aussi que le régime discute des conséquences sociales de la sortie progressive d’une économie de type soviétique, qui passe notamment par la suppression de centaines de milliers de postes dans la fonction publique.

Mais l’Etat et les évêques cubains s’affrontent encore sur l’accès aux médias ou l’enseignement, que l’Eglise considère comme des points fondamentaux pour le rôle qu’elle entend jouer en tant que force morale.

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