Haïti/sécurité alimentaire : Des secteurs se déclarent préoccupés
Divers secteurs nationaux et internationaux ont exprimé leurs préoccupations par rapport à la fragile situation alimentaire qui prévaut en Haïti à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation(JMA), ce 15 octobre 2009.
Le thème « Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise » a été officiellement choisi pour la célébration de cette journée un peu partout dans le monde.
En Haïti, la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) et le Programme alimentaire mondial (PAM) figurent parmi ces secteurs qui se disent inquiets par rapport à cette situation d’insécurité alimentaire dans laquelle se trouvent plus de 1.9 million d’Haïtiens.
Antonal Mortimé de la POHDH appelle les dirigeants haïtiens à œuvrer aux fins de « résorber les conditions de famine qui sévissent dans les différents endroits du pays en améliorant les conditions d’accès de la population à une nourriture de la qualité ».
Le secrétaire exécutif de la POHDH conseille aux autorités concernées d’investissement dans le secteur agricole, d’instaurer un système de sécurité sociale ; de créer des emplois dans le milieu rural et dans les zones défavorisées et d’adopter une politique d’intégration de toutes les couches sociales.
La Plateforme propose également d’utiliser les institutions étatiques comme outils de transformation sociale puis de créer de lien de solidarité entre les organisations de la société civile et les classes paysannes et ouvrières.
L’allocation de 30% du budget national aux financements du secteur agricole ainsi que le contrôle de l’importation et de la vente des produits de consommation sont aussi recommandés par la POHDH, à l’occasion de cette journée consacrée à l’alimentation.
Entre 4.3 et 6.2 pourcent des enfants haïtiens âgés de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition aigue, selon le Programme alimentaire mondial.
« Il y a encore de nombreuses personnes qui ont faim en Haïti », déplore Myrta Kaulard, représentante du cette agence onusienne dans ce pays des Caraïbes.
Toutefois, Myrta Kaulard, qui salue les efforts consentis par les autorités haïtiennes et la communauté internationale, estime que « le futur s’avère être plus prometteur que la situation que nous avions il y a un an ».
« Nous sommes chanceux d’atteindre la fin de la saison cyclonique sans avoir eu de catastrophe à ce jour. Rien n’est encore joué mais enfin les conditions sont en train d’être réunies afin que les Haïtiens puissent atteindre la voie de la sécurité alimentaire », soutient la représentante du PAM en Haïti.
le PAM dit avoir mis en place des filets de sécurité vitaux dont un programme national de cantines scolaires, de nutrition mère-enfant et de travaux à haute intensité de main d’œuvre pour réhabiliter les terres agricoles et les bassins versants endommagés.
Ces programmes, exécutés en partenariat avec le gouvernement haïtien, visent à répondre aux besoins des plus vulnérables, selon le PAM.