De Lyon à Avignon, une mobilisation historique pour sortir du nucléaire.
Dimanche 11 mars, un an après la catastrophe survenue à Fukushima au Japon, une gigantesque chaîne humaine s’est formée sur 230 kilomètres entre Lyon et Avignon, le long de la nationale 7, au coeur de la zone la plus nucléarisée d’Europe qui compte 14 réacteurs…Plus de 6000 personnes.
Le but : exprimer leur volonté de sortir du nucléaire. En France, c’est ainsi une gigantesque chaîne humaine qui s’est formée entre les villes de Lyon et d’Avignon.
« Non au nucléaire, non au nucléaire » : ce week-end, le Japon n’a pas été le seul pays à commémorer le triste anniversaire de la catastrophe survenue le 11 mars 2011.
Co-organisée par le Réseau « Sortir du nucléaire » et le collectif « Réaction en Chaîne Humaine », cette manifestation s’est étendue sur près de 230 kilomètres, soit la distance qui sépare Fukushima de Tokyo, et a réuni pas moins de 60.000 personnes, selon les organisateurs. Simples citoyens et militants de longue date, riverains des centrales et habitants des régions voisines, les manifestants sont venus en voiture, en vélo, en cars de tout l’Hexagone mais aussi d’Allemagne, d’Italie ou de Suisse pour crier leur rejet de cette énergie. Venus avec leurs deux enfants, en « sympathisants » de la cause écologique et « en solidarité » avec le Japon, Sébastien et Marianne réclament eux aussi « un monde sans pesticide, sans nucléaire ». A deux pas, deux adolescents font danser dans le vent leurs drapeaux « Nucléaire non merci ».
Sur la route, un couple de trentenaires des Alpes-Maritimes, Hélène et Jean-Noël ont confié à l’AFP : « On essaie de lancer un message au gouvernement et aux candidats à l’élection présidentielle, et se donner du baume au coeur car on a l’impression que l’écologie ne fait pas trop partie du débat présidentiel malheureusement« . Plusieurs personnalités politiques étaient pourtant présentes à ce grand rassemblement et notamment Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie/Les Verts à la présidentielle. « C’est un moment où nous marquons l’anniversaire de l’horrible tragédie de Fukushima (…) C’est aussi un geste de solidarité avec le peuple japonais », a t-elle expliqué.
« Les solutions techniques sont à notre portée »
« C’est aussi pour marquer notre espoir qu’avec le changement programmé de président et de gouvernement, nous allons travailler sur la sortie du nucléaire« , a ajouté la candidate. Selon le Réseau Sortir du nucléaire, cette mobilisation historique démontre « que la sortie du nucléaire est une aspiration forte partagée par la majorité des citoyens français« . Dans un communiqué, le Réseau ajoute : « Traquer les gaspillages énergétiques, isoler les bâtiments, améliorer l’efficacité énergétique, développer des énergies alternatives propres, sûres, créatrices d’emploi : les solutions techniques pour mettre fin à l’atome sont à notre portée ! Il ne manque plus qu’une décision politique, que plusieurs de nos voisins européens ont d’ores et déjà adoptée ».
D’ailleurs, cette chaine humaine n’a pas été la seule manifestation en Europe, où des dizaines d’autres rassemblements ont également eu lieu, en Allemagne ou encore en Belgique. « De nombreuses actions ont prouvés la volonté des peuples de protéger leurs enfants et les générations futures en bannissant le nucléaire de notre avenir commun« , précise Sortir du nucléaire.
Alors qu’une commission d’experts missionnée par le ministre de l’Energie a récemment déconseillé une sortie du nucléaire, le Réseau conclut : « à quelques semaines de l’élection présidentielle, les futurs candidats n’ont plus le droit d’ignorer les demandes des citoyens : mettre au point un calendrier de sortie du nucléaire civil et militaire, fermer dès maintenant l’ensemble des réacteurs vieillissants, mettre fin au programme EPR, et s’engager résolument dans la transition énergétique ».
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