Haïti/Double nationalité : Les politiques pressent Michel Martelly et les membres du gouvernement concernés de soumettre leurs dossiers
La position de certains responsables politiques sur le retard mis par le président de la République et des membres du gouvernement pour acheminer leurs dossiers au grand corps afin d’être examinés par la commission spéciale d’enquête, ne se fait pas attendre. Les dirigeants de l’Organisation du Peuple en Lutte, du Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti et du parti RESPE en appellent au respect de la constitution dans ce dossier. Edgard Leblanc, Charles Henri Baker et le Pasteur Reynold Bazin invitent le président Martelly à coopérer avec la commission sénatoriale d’enquête.
Pour le principal dirigeant du Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti, le refus du Président Martelly et les membres du gouvernement concernés de soumettre leurs dossiers à la commission spéciale d’enquête du Sénat anormale. Cependant, cela ne devrait pas constituer un obstacle à l’avancement de l’enquête car nul n’est au dessus de la loi, fait remarquer le Pasteur Reynold Bazin, pour qui, cette situation risque de plonger le pays dans une nouvelle crise.
De son coté, l’ancien coordonnateur de l’Organisation du Peuple en Lutte, OPL, invite le chef de l’Etat à coopérer. Si ses pièces sont conformes à la constitution, pourquoi le président Martelly tarde-t-il à les acheminer à la commission, se questionne Edgard Leblanc Fils. Martelly ferait bien de mettre la population en confiance ainsi que les partenaires internationaux, conseille l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Ce point de vue est partagé par le président du parti RESPE. Contrairement à ceux qui estiment que les ministres et secrétaires ne sont pas concernés, Charles Henri Baker rappelle que la double nationalité n’est admise en aucun cas au regard de la constitution de 1987.
La Commission d’enquête spéciale du Sénat a un délai de 3 mois pour produire son rapport. Si les révélations du sénateur Moise se vérifient, selon l’article 186 de la charte fondamentale, la Chambre des députés devrait prononcer la mise en accusation du président et le Sénat de son côté s’érigerait en Haute Cour de justice pour prononcer sa destitution.
Le président du mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti doute de la capacité des membres de la 49e législature à agir en ce sens. Peu importe les conclusions du rapport de ladite commission, c’est la loi qui doit triompher, préconise de leur coté Edgard Leblanc de l’OPL et Charles Henri Baker du parti RESPE.
Depuis les révélations du 2e sénateur du Nord, les yeux sont rivés sur le Parlement Haïtien en particulier le Sénat de la République. Entretemps, la commission chargée d’investiguer sur la nationalité du président Martelly et les membres du gouvernement poursuit ses recherches. Les dossiers d’une dizaine de personnalités ont déjà été examinés.