L’exécutif décrète l’état d’urgence dans 14 communes contrôlées par les gangs, annonce le PM Garry Conille

Le Premier ministre Garry Conille a annoncé que « l’état d’urgence est décrété » dans 14 communes dans l’Ouest et dans l’Artibonite contrôlées par les gangs, lors d’une adresse à la nation, mercredi 17 juillet 2024. « Les autorités du pays décrètent l’état d’urgence dans toutes les communes contrôlées par les gangs. Cet état d’urgence va donner au gouvernement les outils et les instruments nécessaires lui permettant d’agir, d’éradiquer les bandits et de rétablir l’autorité de l’Etat. 14 communes sont concernées par cette mesure », a dit le chef du gouvernement. « Pour l’instant, je demande aux populations des communes concernées de rester vigilantes et calmes. Les consignes de sécurité viendront au fur et mesure du gouvernement et du gouvernement seulement, à travers ses moyens de communication officiels », a souligné Le Premier ministre.

« La collaboration de la population est très importante afin de traverser cette crise avec succès et rétablir la sécurité en Haïti et permettre la prospérité. (…) Nous allons lancer dans les jours à venir une campagne nationale de sensibilisation sur la sécurité. Chaque citoyen doit se sentir impliqué et responsable de la sécurité dans sa zone. Nous allons encourager la coopération entre la population et les forces de l’ordre parce que c’est ensemble, dans l’unité, que nous allons venir à bout de l’insécurité. (…) 1804, le mariage de l’armée indigène avec la population avait donné l’indépendance. En 2024, nous devons réaliser le mariage des forces de l’ordre avec la population pour libérer Haïti des bandits de tous types qui tuent, violent et appauvrissent des gens humbles. Je veux vous dire que nous ne pouvons pas faire marche arrière. Timoun n pa antre nan gendam », a longuement expliqué le Premier ministre Garry Conille avant de se fendre de deux mises en garde sur le temps que durera l’effort pour rétablir la sécurité et sur les pièges, les attaques qui ne manqueront pas contre les autorités et les forces de l’ordre.

 « Le processus que nous avons commencé ne sera pas facile. Et je vous dis d’avance que ce processus ne sera pas rapide. Je veux que cela soit clair dans votre esprit », a indiqué le Dr Garry Conille, citant l’exemple de pays comme le Salvador, la Jamaïque, la Colombie, des pays qui ont pris du temps, en dépit de moyens plus conséquents que ce dont dispose Haïti, à rétablir la sécurité. « La route va être longue. Il y aura beaucoup de pièges, des « fake news » sur les réseaux sociaux pour nous décourager. Je crois qu’avec détermination, nous réussirons », a insisté le chef du gouvernement, qui a demandé à la PNH, avec le support des forces kényanes et les FADH, de commencer progressivement le déploiement et les opérations dans les zones ciblées sur la base du plan établi.

L’objectif final, a redit le chef du CSPN, est de reprendre le contrôle des toutes les zones contrôlées par les gangs, maison par maison, quartier par quartier, ville par ville ». «  Aux bandits !!! Déposez vos armes, reconnaissez l’autorité de l’Etat », a une nouvelle fois appelé le Premier ministre Garry Conille. « Kreyol pale, kreyol konprann », a-t-il indiqué au moment de demander aux journalistes « d’éviter » lors de leurs couvertures en direct ou dans leurs reportages de donner des informations aux bandits sur la position des forces de l’ordre et le déroulé des opérations.

Garry Conille a indiqué avoir demandé à  son ministre de la Justice et de la Sécurité publique « de faire tout ce qui est possible pour renforcer au plus vite le système judiciaire ». « Nous allons, a-t-il dit, travailler pour renforcer l’indépendance de la justice, combattre la corruption, assurer que tous les citoyens soient égaux devant la loi. »

Le Premier ministre Garry Conille, dans ses considérations avant l’annonce de l’état d’urgence sur 14 communes du pays, a souligné « que la vie, à Port-au-Prince, devient une bataille pour la survie. Les familles vivent dans la peur. Se déplacer librement à Port au prince est un véritable calvaire. Dans plusieurs quartiers, les enfants ne vont plus à l’école, les entreprises ont fermé.  Les hôpitaux et les centres de santé sont abandonnés. Des rues de notre capitale sont devenues un champ de bataille où beaucoup d’innocents ont perdu la vie et où l’espoir semble être loin d’éclore », a dit Garry Conille.

« Ces groupes de criminels ne troublent pas que la vie au quotidien. Ils affectent l’économie du pays. Les routes commerciales sont bloquées, les chaînes d’approvisionnement sont perturbées. Les investisseurs sont si découragés qu’ils ne veulent plus investir dans le pays. Cela provoque la détérioration de l’économie. Cette situation crée plus de pauvreté et plus de chômage. Les gens sont désespérés. L’impact humanitaire est terrible », a poursuivi le Dr Conille, qui mise gros sur les forces de l’ordre, sur la population pour rétablir la sécurité et projeter Haïti sur le chemin de l’inclusion et de la prospérité. « Rappelez-vous que je vous ai toujours dit qu’Haïti ne périra pas et ne perdra pas cette bataille », a assuré le Premier ministre.

 

 

Source: Le Nouveliste Haiti

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