Arrestation d’Hungría Díaz, suspect dans l’assassinat de deux ressortissants haitiens sur sa ferme à Pedernales

Le ressortissant dominicain Hungría Díaz, père d’une cheffe de parquet María Díaz Corcino, a été arrêté mardi matin 9 juillet 2024, par la justice de la République Dominicaine, pour son implication présumée dans l’assassinat par balles, le mardi 2 juillet 2024, de deux Haïtiens sur sa ferme à Pedernales, révèle le site dominicain fotuto.net, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

Les victimes Jean Duversaint, 65 ans, et Maurice Delia, 49 ans, sont décédés après avoir reçu deux balles dans la poitrine, alors qu’ils ramassaient des arbres secs sur la ferme de Diaz pour les utiliser dans leurs fourneaux pour transformer leur nourriture après le passage du cyclone Beryl, selon des témoignages.

Nelson Louis, neveu et fils adoptif de l’une des victimes, a témoigné du crime devant le ministère public et également devant les agents de la Direction centrale des enquêtes criminelles (Dicrim), de la police nationale dominicaine.

Louis a assuré que l’auteur était le père de la représentante du ministère public.

Sur son compte X, le Ministère haïtien des affaires étrangères et des cultes (Maec) déclare déplorer la mort de trois concitoyens, une migrante haïtienne de 23 ans, Saint Mira Millien, originaire de Saut-d’Eau (département du Plateau central), et deux ressortissants haïtiens Jean Duverssaint et Maurice Delia.

« Une fois de plus, des citoyen-ne-s haïtiens sont victimes d’un traitement inhumain dans la zone frontalière et en territoire voisin », condamne le Maec, appelant les autorités dominicaines à dépêcher les moyens nécessaires pour déterminer les circonstances de ces décès et identifier les responsables.

L’ambassade d’Haïti à Santo Domingo a été saisie du dossier et en assurera le suivi, tente de rassurer le Ministère haïtien des affaires étrangères.

Arrệtée le mercredi 3 juillet 2024 à Duarte (Santo Domingo) , la migrante haïtienne souffrante Saint Mira Millien est morte en chemin, le jeudi 4 juillet 2024, au moment de sa déportation vers Haïti.

Les deux autres ressortissants haïtiens ont été « froidement abattus, le mardi 2 juillet 2024, dans la zone de Paso Cena (Pedernales, non loin de la frontière avec Anse-à-Pitres).

Tout en dénonçant l’assassinat brutal, le mardi 2 juillet 2024, des deux ressortissants haïtiens, la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) fustige « l’inconsidération, le manque d’humanité et la brutalité, qui caractérisent les actions de la migration en République Dominicaine contre les migrantes et migrants Haïtiens ».

Elle attribue la cause de la mort, le jeudi 4 juillet 2024 en territoire dominicain, de la migrante Saint Mira Millien aux violations des droits humains, toujours perpétrées par les agents dominicains de la migration.

« Placer une personne migrante, souffrante, en prison, sans soins, relève d’une cruauté sans borne. Pire, cette chasse dirigée systématiquement contre les migrantes et migrants haïtiens, réguliers ou pas, s’apparente la plupart du temps à une entreprise pour extorquer ces derniers, lesquels font fructifier l’économie dominicaine ».

La plateforme Garr demande aux agents dominicains de la migration de cesser de considérer « les Haïtiennes et Haïtiens, présents en territoire dominicain » comme « de la volaille ».

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