Plus de 300 policiers.ères nationaux tués par balles depuis 2015 en Haïti, dénombre le Rnddh

Entre 2015 et 2023, plus de 300 policières et policiers nationaux ont été tués par balles en différents points du territoire d’Haïti, indique le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), à l’occasion du 29e anniversaire de la Police nationale d’Haïti (12 juin 1995 – 12 juin 2024), dans un décompte issu d’une enquête réalisée du 6 au 27 mai 2024 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Une moyenne de 34 agent-e-s ont été assassinés annuellement, durant la période considérée de 9 années consécutives.

120 policiers ont été tués par balles, soit une moyenne de quatre policiers.ères par mois, pendant la période où Frantz Elbé dirige la Pnh, entre novembre 2021 et juin 2024.

Pour les années antérieures, la moyenne des policiers.ères assassinés était de trois policiers.ères par mois.

Le Rnddh relève une banalisation extrême de la sécurité des policiers.ères durant la période, où Frantz Elbé dirige la Pnh.

Depuis l’année 2021, les policiers.ères assassinés sont toujours estimés à plus de 40 victimes.

Les attaques contre les postes de police, les patrouilles fixes et mobiles, les prisons et contre les bases d’unités spécialisées, se sont intensifiées depuis l’arrivée de Frantz Elbé à la tête de l’institution policière.

Entre juin 2021 et juin 2024, iy a eu plus de 68 attaques de gangs armés contre la police sur le territoire national.

15 parmi ces attaques ont été perpétrées en 2021, 11 en 2022, 11 en 2023 et 31 en 2024.

Pour la période de 2015 à 2023, les années 2019 (45 assassinats de policiers), 2021 (54 policiers tuees), 2022 (50 assassinats de policiers) et 2023 (43 policiers tués) ont été les plus meurtrières pour l’institution policière.

De juin 2023 à juin 2024, 36 policiers.ères ont été assassinés, parmi eux 20 pour la seule période allant de janvier à mi-juin 2024.

Le Réseau national de défense des droits humains signale combien le manque d’organisation de la sécurité physique des policiers.ères, l’inexistence d’un protocole de sécurité ou le fait que ce protocole soit méconnu, entrainent de graves conséquences sur la vie et sur la santé des agents.es.

Les conditions de travail des policiers.ères, très préoccupantes

Les agentes et agents de la Pnh font face à des conditions de travail très préoccupantes, révèle l’enquệte du Rnddh, effectuée dans 8 des 10 départements géographiques en Haïti.

Les policières et policiers font état de lieux d’affectation insalubres, d’horaires astreignants et difficiles, de traitements insuffisants et irréguliers, d’arriérés de traitements non payés, de rares augmentations de salaires, de cartes de débit irrégulièrement alimentées, de primes de risque distribuées sans transparence et à certains policiers non exposés au danger.

Dans un souci d’améliorer leurs conditions de travail et, par ricochet, leur rendement sur le terrain, ils recommandent aux autorités étatiques et policières de leur octroyer un salaire régulier et proportionnel au coût de la vie.

Les policières et policiers réclament aussi le paiement de leurs arriérés de traitements, la mise à disposition d’une procédure accélérée de prêts bancaires et l’alimentation régulière de leurs cartes de débit.

 

 

 

Source: APR

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