Une nouvelle défaite dans les rangs de la PNH provoque des scènes de colère dans le pays

La Police nationale d’Haïti a vécu une nouvelle journée sombre le mercredi 25 janvier. Six policiers ont été exécutés à Liancourt par des bandits armés opérant dans les gangs de Savien et Mowodwè. La mort de ces agents, ajoutée à celle de 7 autres tués à Carrefour-Feuille et à Métivier, a provoqué des scènes de colère dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Des barricades de pneus enflammés ont été érigées au centre-ville de Port-au-Prince, à Nazon, à Bourdon, à Lalue, à Delmas, à Pétion-Ville, etc. Les activités formelles, le transport commun ont été perturbés.

Plusieurs écoles ont dû fermer leurs portes. Des manifestants armés, se présentants comme des policiers ont tenté de pénétrer dans la cour de la résidence officielle du premier ministre avant de se diriger sur la route de l’aéroport. Des tension ont été enregistrées également à Saint-Marc, aux Gonaïves, à Léogane.

A Liancourt le mercredi 25 janvier, selon le responsable départementale de la PNH dans l’Artibonite, Jean Bruce Myrtil, des bandits ont lancé plusieurs assauts contre le sous-commissariat de la zone avant de parvenir à assassiner six agents et blesser plusieurs autres. « Les policiers ont été pris par surprise par les malfrats. Ces derniers ont lancé trois attaques sur le sous-commissariat respectivement à 6 h a.m., à 10 h a.m. et en début d’après-midi. La première attaque a été lancée par une trentaine d’individus. Certains ont été tués par la police. Ensuite, ils sont retournés vers 10h. Pour la troisième attaque ils étaient en très grand nombre. Celle-ci a été difficile pour les agents. Les bandits ont agi sur plusieurs fronts et posé des difficultés aux forces de l’ordre. Quatre policiers blessés, qui recevaient des soins dans une clinique, ont été abattus. En tout, six policiers ont été tués », a fait savoir le commissaire Jean Bruce Myrtil, qui intervenait à la matinale de Magik9.

Le commissaire divisionnaire a assuré que des dispositions ont été prises pour envoyer des renforts aux agents. Parmi les policiers envoyés en renfort, le responsable dit enregistrer un mort et un blessé.

Ce qui s’est passé à Liancourt était prévisible, croit un responsable local 

Sur Magik9, le vice-délégué de l’arrondissement de Saint-Marc, Walter Montas, a déploré la mort des agents de la police. Cependant, il affirme que ce qui s’est passé est prévisible et risque de se perpétuer si rien n’est fait pour équiper la police dans cette région. « Pour des raisons et des intérêts que j’ignore, il y a des acteurs qui tentent de fédérer les gangs de l’Artibonite, notamment « Palmis »,« Savyen » et « Modwè ». Ils deviennent plus puissants et ont des connexions avec des gangs de Port-au-Prince. On parle de 200 bandits armés. En face, la police est en sous-effectif et font face à un problème d’équipements. Le commissariat de Saint-Marc dispose de seulement deux véhicules qui doivent desservir Saint Marc, La Chapelle, Liancourt, Verrettes, et Montrouis », a fait remarquer Walter Montas.

Le vice-delegué s’est montré très critique envers les autorités au plus haut niveau qui n’ont rien fait pour remédier à ce problème. « J’ai fait parvenir cette préoccupation au plus haut niveau, notamment au ministère de l’Intérieur. Mais rien n’a été fait jusqu’à date », a déploré Walter Montas.

Jean Bruce Myrtil n’a pas souhaité réagir sur le manque d’équipements évoqué par le vice délégué Montas. Toutefois, il a indiqué que son institution intervient dans la mesure de ses possibilités afin de contenir les bandits. « On ne peut pas dire que nous sommes suffisamment équipés. Cependant, jusqu’à l’arrivée des agents du SWATT hier mercredi, nous avons contenu les bandits, bien armés et en grand nombre, par nos propres moyens. Cela ne veut pas dire qu’on a assez de moyens pour les combattre. C’est pour cela que nous avons fait des réquisitions de matériels et d’équipements afin de continuer », a expliqué le responsable départemental.

Un début d’année catastrophique pour les policiers, se plaint le syndicaliste Lionel Lazarre 

Les cadavres des policiers tués à Liancourt ainsi leurs matériels de travail notamment les armes de poing et fusils d’assaut ne sont pas encore récupérés, selon le coordonnateur du Syndicat national des policiers haïtiens (SYNAPOHA) Lionel Lazarre. Le syndicaliste, qui a dénoncé l’exécution de ses frères d’armes, a fait remarquer que le début d’année est sanglant pour les agents de l’ordre. « Du 10 janvier à nos jours, nous avons déjà perdu 14 policiers. C’est un bilan assez lourd. Au niveau du SYNAPOHA, nous dénonçons le fait que les policiers soient devenus des proies faciles pour les bandits. Si des décisions ne sont pas adoptées rapidement, on doit s’attendre au pire cette année », a alerté Lionel Lazarre, plaidant pour un renforcement en armes, munitions, matériels et équipements de protection individuelle au niveau de l’institution policière.

 

 

 

 

Source: Métropole

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