Haïti-Gangs-Sanctions : La barre est-elle trop haute pour Les États-Unis ?
Les États-Unis pourraient éprouver quelques difficultés à sanctionner des personnes résidant légalement aux États-Unis, à cause de leur statut juridique, relève le journal Miami Herald, dans un article consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
« Les sanctions contre les personnes résidant légalement aux États-Unis doivent être fondées sur une affaire déposée par les forces de l’ordre – et ces personnes pourraient alors poursuivre le gouvernement en réponse aux sanctions, ce qui soulèverait des risques de litige supplémentaires, souvent coûteux, pour les autorités américaines. », indique-t-il.
Cet obstacle juridique serait « l’une des raisons pour lesquelles le Canada a été beaucoup plus agressif que les États-Unis en imposant récemment des sanctions contre les principales cibles en Haïti, dont beaucoup sont soit des citoyens américains, soit des résidents permanents légaux vivant aux États-Unis.’’, explique le journal.
Des personnes ciblées bénéficient de protections juridiques avec leur statut d’immigration alors les autorités américaines n’avaient pas écarté la possibilité de sanctionner les citoyens américains et les résidents permanents légaux.
Par contre, les États-Unis peuvent facilement sanctionner les ressortissants étrangers vivant à l’étranger sur la base d’informations de renseignement, fait-il remarquer.
Le Canada a imposé des sanctions, ce lundi 5 décembre 2022, contre Gilbert Bigio, Reynol Deeb et Sherif Abdallah, des membres très en vue de l’élite économique haïtienne, selon un communiqué d’Affaires mondiales Canada (Ministère des affaires étrangères).
Les gouvernements du Canada et des États-Unis d’Amérique ont imposé conjointement des sanctions au président du tiers restant du sénat, Joseph Lambert, et à l’ex-président du grand corps, l’ancien sénateur Youri Latortue, pour trafic illicite de drogue et financement d’activités criminelles, entre autres, apprend AlterPresse.
Lambert et Latortue « se sont livrés ou ont tenté de se livrer à des activités ou à des transactions, qui ont matériellement contribué ou présentent un risque significatif de contribuer matériellement à la prolifération internationale des drogues illicites ou de leurs moyens de production », ont révélé l’Office de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) du Département du trésor des États-Unis d’Amérique et le gouvernement du Canada, dans des communiqués.
Dans un communiqué en date du jeudi 2 décembre 2022, l’Ofac du Département du trésor des États-Unis d’Amérique a annoncé de nouvelles sanctions contre l’actuel sénateur du Plateau central, Rony Célestin, et l’ancien sénateur du Sud Hervé Fourcand, pour trafic de drogue.
Ils se sont livrés ou ont tenté de se livrer à des activités ou à des transactions, qui ont matériellement contribué ou présentent un risque significatif de contribuer matériellement à la prolifération internationale des drogues illicites ou de leurs moyens de production, fait savoir l’Ofac.
Le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian E. Nelson, pointe du doigt Rony Célestin et Hervé Fourcand, qui représentent, selon lui, « deux autres exemples de politiciens haïtiens corrompus abusant de leur pouvoir pour poursuivre les activités de trafic de drogue dans la région ».
Contrairement aux Etats-Unis, le gouvernement du Canada a pris des sanctions contre l’ancien président Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 – 7 février 2016) et deux anciens premiers ministres, Laurent Salvador Lamothe (16 mai 2012 – 14 décembre 2014) et Jean Henry Céant (17 septembre 2018 – 18 mars 2019), suspectés d’être de mèche avec les gangs armés en Haïti.
Kenneth Merten a accepté, en mars 2012, de se porter garant de la nationalité haïtienne de Joseph Michel Martelly, alors qu’une affaire concernant sa double nationalité faisait un tollé.
Joseph Michel Martelly « n’est pas Américain », il est « Haïtien ». « Il a remis sa carte de résidence (le 21 mai) et a obtenu un visa », avait déclaré le diplomate, qui a été vivement critiqué par divers secteurs, notamment politiques, pour ce geste
Source: APR