15 morts, plus de 20 familles sinistrées et près de 12 maisons brûlées à Noailles, en une semaine
Une quinzaine de personnes tuées, plus d’une vingtaine de familles sinistrées et près d’une douzaine de maisons brûlées ont été enregistrées dans le village artistique de Noailles, situé dans la commune de Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale, Port-au-Prince) suite à des affrontements, qui ont éclaté, depuis le mercredi 12 octobre 2022, entre des gangs armés rivaux.
Sept personnes ont été assassinées dans la seule journée du lundi 17 octobre 2022, précisent l’Association des artistes et artisans de Croix-des-bouquets (Adaac) et la Fondation AfricAmerica, dans une note conjointe, en date du 19 octobre 2022, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Le village artistique de Noailles est aujourd’hui menacé par les gangs de Vitelhomme Innocent et de 400 mawozo, qui pillent, brûlent des maisons et tuent, dénoncent-elles.
« C’en est assez », déplorent ces organisations, tout en demandant aux autorités locales ainsi qu’aux instances internationales de prendre les dispositions, pour arrêter le massacre, la catastrophe humanitaire et la destruction actuelle de ce patrimoine national.
Le 13 octobre 2021, le hougan et artiste phare du village de Noailles, le sculpteur Jean Anderson Bellony, a été assassiné par des bandits armés, qui ont fait irruption dans son sanctuaire.
Depuis lors, l’escalade de la violence a fait fuir un grand nombre d’artistes.
Le travail de métal, comme la forge, qui s’exerce au village de Noailles, lieu unique dans les Caraïbes, constitue une tradition transmise de génération en génération depuis 1802, fait valoir la note.
Le village de Noailles rassemble 75 ateliers d’artistes, permettant à environ 300 familles de pouvoir subvenir à leurs besoins, en termes d’emplois, de nourriture et de scolarisation.
Y a pris naissance au début du XXe siècle, l’art du métal découpé, célèbre dans le monde entier.
Le métal découpé a été déclaré, en 2020, patrimoine culturel immatériel par le Ministère haïtien de la culture.
Source: APR