Plaine du Cul-de-Sac : plus de 39 morts et 8 disparus

Les gangs « Chen mechan » et « 400 Mawozo » s’affrontent depuis 12 jours à la plaine du Cul-de-Sac. Un deuxième bilan provisoire de la Protection civile publié le mercredi 4 mai fait état d’au moins 39 personnes tuées, 68 blessées et 8 portées disparues. Les affrontements entre ces deux groupes armés se poursuivent sans que la police nationale puisse y mettre un terme et reprendre le contrôle de la zone.

Depuis le dimanche 24 avril, les résidents de Shada, Butte Boyer, Croix-des-Missions, Santo… dans la plaine du Cul-de-Sac ne cessent de lancer des appels de détresse. La guerre entre les gangs « Chen mechan » et « 400 Mawozo » est particulièrement meurtrière et se déroule dans l’indifférence totale du gouvernement.

« Selon des informations préliminaires recueillies par les partenaires du secteur protection, entre le 24 avril et le 2 mai, au moins 39 personnes auraient été tuées et 68 blessées dans les quartiers de Butte-Boyer, Croix-des-Missions, Santo, Cité Soleil, Bel-Air. Au moins 23 maisons ont été incendiées et 48 écoles, 5 centres médicaux et 8 marchés ont dû fermer leurs portes », précise la Protection civile dans son deuxième bilan provisoire.

Selon les explications de la Protection civile, les violences dans la commune de Croix-des-Bouquets ont provoqué le déplacement d’au moins 9 000 personnes, principalement en familles d’accueil entre le 24 avril et le 3 mai. Ce chiffre, a précisé la Protection civile, inclut 752 personnes (287 ménages) localisées sur 9 points de rassemblement (à Clercine, Santo, et Blanchard), dont certains sont situés dans les zones non accessibles en raison des affrontements.

Un nombre important d’habitants des quartiers affectés auraient quitté la commune de Croix-des-Bouquets pour se déplacer vers les départements du Centre et de l’Artibonite (Arcahaie, Mirebalais, Saint-Marc, Cabaret et Titanyen). La Protection civile souligne que la situation reste volatile et que les mouvements de population se poursuivent. Parmi les personnes déplacées présentes sur les sites spontanés, figurent de nombreux ménages avec des enfants en bas âge, des femmes enceintes et aussi des personnes en situation de handicap.
Dans la plaine du Cul-de-Sac, les entreprises et les commerces dans les zones d’affrontement ont fermé leurs portes. « Le 2 mai, des hommes armés ont pénétré dans l’hôpital de Marin à la recherche d’armes à feu, des membres d’un gang armé ont tenté de mettre le feu à une église à Saint-Martin. Les combats paralysent l’accès au nord du pays à travers les routes nationales 1 et 3, ce qui entrave encore davantage l’accès humanitaire, qui est déjà fortement compromis pour les départements du Sud du pays », a dit constater la Protection civile.

« Les récents affrontements pour le contrôle des territoires dans la capitale par les gangs armés se sont intensifiés autour des principales routes reliant Port-au-Prince aux départements du Nord du pays. De nombreuses ONG ont déjà annulé leurs missions prévues dans le Nord du pays et des interventions dans la commune de Croix-des-Bouquets jusqu’à nouvel ordre. La situation paralyse également le fonctionnement du plus grand terminal de stockage de
carburants du pays, alors que le pays fait face à une pénurie de carburants depuis plusieurs semaines. Le mardi 3 mai, des gangs armés ont détourné 10 camions-citernes transportant du carburant qui quittaient le terminal pétrolier de Varreux. De plus, un bon nombre de camions- citernes seraient bloqués à Santo depuis le dimanche 24 avril », a détaillé la Protection civile.

La mairie et la représentation de la Protection civile de Tabarre ont mis en place un comité de gestion de crise et travaillent sur un plan de relogement des familles logées sur les sites spontanés dans cette commune, selon le rapport de la Protection civile.  Avec le soutien des Nations unies et des partenaires humanitaires, ils ont organisé la distribution de repas chauds et de produits non alimentaires (kits d’hygiène, couvertures, kits de cuisine, kits pour nourrissons) à 364 ménages déplacés, a ajouté la Protection civile.

Après 12 jours de conflit, les résidents de la plaine du Cul-de-Sac ont connu l’après-midi du mercredi 4 mai un moment de répit au cours duquel beaucoup moins de détonations d’armes automatiques ont été entendues. Plusieurs unités spécialités de la Police Nationale et des Forces armées ont été remarquées dans les quartiers de Butte Boyer, de Shada, de Santo.

Certains axes de la route nationale numéro 1 ont été déblayés par les forces de l’ordre et la circulation avait repris mercredi après-midi, a constaté Le Nouvelliste. Cependant, la situation demeure encore tendue et les habitants redoutent une autre escalade de violence dans la zone.

 

 

 

Source: Le Nouveliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *