Affrontement entre gangs armés, le centre Covid-19 de Delmas 2 en grande difficulté

Le Centre de prise en charge de la Covid-19 à Delmas 2 est, aux côtés de l’hôpital universitaire de Mirebalais et de l’hôpital St-Luc de Tabarre, l’un des plus grands centres de traitement de la Covid-19 en Haïti. Pris dans un étau entre les routes bloquées et les balles perdues des gangs armés qui s’affrontent dans son proche périmètre depuis plus d’une semaine, le centre de prise en charge de niveau I et II songe à fermer ses portes, avoue son directeur, le Dr Lunick Santiague. 

 

La situation sécuritaire du pays s’aggrave, l’évoquer est une lapalissade. Parallèlement, d’une ville de province à une autre, la Covid-19 continue sa course meurtrière dans un contexte de défaillance des principaux centres hospitaliers publics et privés.

Le Centre de prise en charge de Delmas, un centre public ouvert par le ministère de la Santé publique et de la Population, suite à l’augmentation des cas au début du mois de mai, est en train de vivre une tragédie à ciel ouvert où les pleurs des malades s’estompent progressivement couverts par les détonations des armes automatiques et la crainte des balles perdues.

« 10 jours après l’ouverture du centre, nous avions reçu environ 31 malades. Aujourd’hui, la situation est aussi grave, mais nous n’avons que 7 patients », avance le Dr Lunick Santiague, principal responsable du centre de prise en charge de la Covid-19 à Delmas 2.

Derrière ce simple constat se cache une réalité des plus fulgurantes. « Les patients meurent depuis plusieurs jours avant d’arriver ici, les ambulances ne peuvent pas accéder à l’hôpital. Des patients stables sont obligés de rester à l’hôpital. Le personnel ne peut pas venir et les intrants sont bloqués malgré la volonté des autorités d’équiper le centre afin d’aider les malades qui sont en difficulté. » Tel est le sombre tableau peint par le Dr Lunick Santiague dans une entrevue accordée au Nouvelliste ce dimanche 20 juin 2021.

Exténué et probablement découragé de constater que le centre hospitalier n’arrive plus à remplir sa mission correctement, le Dr Lunick Santiague avoue que le plan initial était d’évacuer les cas graves vers l’hôpital universitaire de Mirebalais, voire de fermer tout simplement, puisque les professionnels qui travaillent à Delmas 2 ne veulent plus jongler entre deux balles pour aller sauver des vies.

« Pour l’instant, on essaie de faire de notre mieux, mais je dois vous dire que nous sommes en grande difficulté. Le climat d’insécurité dans les parages du centre est insoutenable », se désole le Dr Lunick Santiague.

Ne voyant pas la lumière du soleil au bout d’un horizon qui s’assombrit à longueur de journée, le Dr Santiague se contente d’évoquer la situation, sans faire de promesse, attendant désespérément un dénouement heureux afin qu’il puisse continuer à prodiguer des soins.

 

 

 

Source: lenouvelliste

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