Qui contrôle et qui finance le BSAP ?
Autorisée par le décret du 26 janvier 2006 créant l’Agence nationale des aires protégées, la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP) se trouve au milieu de plusieurs scandales ces derniers jours. Le directeur général de l’ANAP dénonce un « matraquage médiatique ». Entre les accusations de certains citoyens et les démentis de son directeur général, il existe cependant un véritable problème. La BSAP semble échapper au contrôle du ministre de l’Environnement qui est le ministre de tutelle de l’ANAP.
Le premier élément qui cloche concerne le nombre d’agents de la BSAP. Si pour le ministre de l’Environnement, ils sont au nombre de 129, pour le directeur général de l’ANAP, la BSAP compte 1 210 agents. « Bien avant que l’ANAP ait eu son propre budget, c’est le ministère qui savait faire des demandes d’allocation pour 129 agents de la BSAP », a déclaré le ministre Abner Septembre lundi matin sur Magik 9. « Nous avons un premier groupe d’agents nommés, un deuxième groupe de contractuels et un troisième groupe d’agents qui sont rémunérés à partir des projets financés par la BID à Macaya et dans d’autres zones comme Forêts-des-Pins. Nous avons aujourd’hui 1207 agents », a indiqué Jeantel Joseph pour sa part.
D’où proviennent les armes et les autres équipements qu’utilisent les agents de la BSAP ? Quand je suis arrivé à la tête de l’Agence nationale des aires protégées, tous les agents de la protection de l’environnement qui relevaient du ministère de l’Environnement étaient transférés à l’ANAP avec tout ce qu’ils avaient en termes de matériel, répond Jeantel Joseph qui dénonce un « matraquage médiatique » contre les agents de cette entité qu’il dirige. Certaines armes présentées sur les réseaux sociaux comme appartenant aux agents de la BSAP ne le sont pas vraiment, à en croire Jeantel Joseph. « Les armes étaient là au sein du ministère bien avant l’existence de la BSAP. Elles nous ont été transférées », précise Jeantel Joseph. Le titulaire de l’ANAP réfute les informations selon lesquelles les agents de la BSAP sont régulièrement remarqués dans les rues munis d’armes lourdes.
« J’ai les informations qui sont liées à la mission de la BSAP mais s’agissant des agents qui circulent dans les rues lourdement armés et posant des actes contraires à leur mission, le ministère n’est pas concerné », a déclaré le ministre en ponce Pilate. Il rappelle qu’au mois de septembre dernier, le ministère s’était fendu d’une note dans laquelle il désapprouvait et interdisait les opérations de recrutement au sein de la BSAP. L’espace de compétence de ce corps, ce sont les aires protégées déclarées et celles potentielles non encore déclarées. Ils n’ont pas à circuler dans les rues suivant ce que dit la loi, insiste le ministre, avouant qu’il a été victime de menaces de la part de certains agents non émargés dans le budget du ministère mais qui réclamaient leur salaire. Le ministre rappelle que le nombre d’agents de la BSAP émargés au budget du MDE est de 129. « Officiellement, au niveau du ministère, il n’y a que ce chiffre », a-t-il ajouté.
Des agents de la BSAP sont accusés dans une attaque perpétrée contre des policiers de l’USGPN à Morne-à-Cabri le 22 décembre dernier. « Nous exigeons une enquête en profondeur sur cette question », a déclaré Jeantel Joseph qui laisse entendre que les agents de la BSAP n’ont rien à voir dans cet incident. Il révèle qu’après avoir entendu l’information, il s’était rendu sur place et les quatre agents qui étaient en poste au moment où l’incident se serait produit étaient encore là. Il précise que les hommes en treillis dont trois d’entre eux ont été tués lors d’une opération policière le 2 janvier à Canaan ne sont pas des agents de la BSAP contrairement à certaines versions. Jeantel Joseph dénonce un « matraquage médiatique ». Il estime que toutes ces attaques sont menées contre la BSAP en raison de son statut de responsable de parti politique. « La BSAP n’est pas un outil politique. Elle n’a pas une mission politique », soutient-il.
Source: Le Nouvelliste
