Il faut trouver un accord politique pour sauver le pays !

La situation que vit actuellement le pays n’est pas un bon signal pour les partenaires économiques et sociaux qui travaillent avec le pays depuis plusieurs années dans les domaines trop fragiles au point que cela ne tape pas à l’œil des protagonistes politique qui après bien des affrontements de tout genre n’arrivent pas à trouver un accord politique. Notre pays est l’un des rares à avoir été sérieusement frappé par la pandémie du coronavirus. Une aubaine qui aurait pu économiquement rapporter beaucoup d’argent au pays dans la mesure où nos voisins de la République Dominicaine sont très atteints par cette maladie.

 

Haïti pourrait recevoir plusieurs centaines de touristes durant cette fin d’année sans oublier les compatriotes vivant à l’étranger qui ont hâte de passer les fêtes sur leur terre natale. La Banque Centrale n’aurait même pas besoin d’injecter des dollars sur le marché, car cette période marque généralement une stabilité de notre monnaie par rapport aux devises étrangères. Tel n’est pas le cas !

 

Il se trouve qu’au moment où le pays devrait bénéficier de toute cette manne, Haïti est frappé par deux grands maux qui empêchent sérieusement son élan : la sécurité et les enjeux électoraux. Les observateurs se demandent bien si l’un et l’autre ne sont pas liés avec les discours haineux et dangereux qui se dégagent dans notre société accompagnés de contrebandes d’armes et de munitions. Le mandat de Jovenel Moïse est peut être l’un des quinquennats les plus tourmentés durant ces trente(30) dernières années avec des attaques personnalisées, des tentatives de tout genre pour bloquer les initiatives de L’Exécutif.

 

Les enlèvements spectaculaires dans certains quartiers, les meurtres ciblés, la Police défiée par les gangs armés sont autant d’actes qui ont obligé les Etats Unis et d’autres « pays amis » à placer Haïti sur la liste des Etats dangereux à éviter. Malgré ces mauvaises nouvelles aucun effort ni d’un coté ni de l’autre n’est fait pour chercher la paix. Une approche qui aurait aider la Police Nationale d’Haïti à meiux combattre le banditisme. Les affrontements à distance entre les adversaires politiques ont des répercussions néfastes sur la population. Les plus vulnérables comme les enfants, les jeunes filles et les pères de famille sont les principales victimes de ce manque de maturité dans un camp comme dans l’autre.

 

Même si le nouveau Directeur Léon Charles tente de remettre de l’ordre, l’institution policière a hérité d’un affrontement suicidaire des protagonistes qui ont utilisé tous les moyens pour tenter de basculer  le pouvoir ou pour le conserver. La réalité d’aujourd’hui montre que l’immoralité a pris le déçu dans notre société non habituée à ces pratiques. La vidéo d’une jeune écolière en uniforme maltraitée,  l’image d’un homme nu humilié, une marchande de saucisse pétrifiée, de jeunes filles violées sont devenues virales sur les réseaux sociaux et font peur.

 

Qu’est ce qui empêche aux protagonistes de trouver un accord politique ?

 

Si un accord politique n’est pas la solution à cette situation malsaine, mais les acteurs politiques auraient le mérite d’envoyer un signal claire à la population qui est fatiguée de cette bêtise qu’elle vit à longueur de journée. De telles pratiques doivent être combattues. Nous ne sommes pas un Etat voyou ! De telles images doivent pouvoir dire quelque chose à notre société marquée par une crise de moralité. Aujourd’hui, des doutes planent sur certaines activités culturelles qui seraient financées par de l’argent du kidnapping. Des groupes musicaux auraient reçu de l’argent de chefs de gangs transformés en promoteurs culturels grâce à ces enlèvements lucratifs dans la région métropolitaine. On aura tout entendu !

 

Les joutes électorales sont attendues par différents secteurs, mais comment en parler quand notre société est aussi déchirée et polarisée ? Comment vouloir des élections dans ces conditions sécuritaires aussi dégradantes? Comment organiser des élections avec un environnement aussi insalubre et hostile ? Comment organiser des élections quand les discours sont autant dévastateurs ? Aujourd’hui,  il faut accepter que personne n’a raison et il faut le reconnaître. Nous avons pendant plusieurs années pris de mauvaises décisions économiques et sociales. Jovenel Moïse n’est pas le grand mal comme on veut le faire comprendre même s’il n’est pas non plus  le modèle que le pays a besoin. Notre grand mal c’est le refus de parler face à face et de se regarder les yeux dans les yeux. Notre grand mal ce sont les luttes intestines et de clans qui refusent de reconnaître que le vivre-ensemble est notre seul salut.

 

Qu’est ce qui empêche à des haïtiens de prendre rendez vous dans un espace neutre, de discuter de la situation, d’accepter que l’échec est collectif, de trouver un consensus sur le mandat de Jovenel Moïse, sur la réforme constitutionnelle et sur la réforme de l’Administration publique ? Qu’est ce qui empêche de trouver un accord pour rendre la justice plus forte pour mieux combattre la corruption ? Qu’est ce qui empêche aux présumés dilapidateurs du programme Petrocaribe de répondre aux questions des juges ?

 

C’est le temps de dire comme le général de Gaulle dans son discours de juin 1958, il y a aujourd’hui « La nécessité de rénover l’agriculture et l’industrie, de procurer les moyens de vivre, de travailler, de s’instruire de se loger, à notre population rajeunie, d’associer les travailleurs à la marche des entreprises…Sous peine de devenir un peuple périmé et dédaigné, il nous faut dans les domaines scientifique, économique et social évoluer rapidement. » Qu’est ce qui nous empêche donc de trouver un accord politique pour le bien de notre société et particulière de nos enfants ?

 

Source: HPN

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