Le quinquennat de Jovenel Moïse marqué par une très forte violence, mais du jamais vu

Jamais on n’aura vu autant de violence dans la société haïtienne après la prise du pouvoir de Jovenel Moïse qui dit incarné le milieu paysan et qui de fait a pris un ensemble de décisions pour relancer l’économie du pays. Qui ne se rappelle des émeutes des 7, 8 et 9 juillet 2018 avec des supermarchés vandalisés, pillés, des véhicules incendiés. Des scènes de pillages vécus en direct sur les réseaux sociaux avec pincement de cœur mais aussi avec désarrois et un sentiment d’impuissance des différents secteurs de la société.

 

Des émeutes qui ne seront pas sans conséquence puisque quelques mois plus tard, des dizaines de personnes dans le quartier populaire de La saline seront massacrées, jetées aux ordures dans un soit disant affrontement entre gangs pour le contrôle du plus grand marché de la zone. Des institutions de droits humains ont fait état de plus de 70 morts appuyées par des instances des nations unies. Des noms d’officiels ont même été attribués à ce massacre mais sans conséquence juridique.

 

Dès lors, le pouvoir de Jovenel Moïse allait connaitre une nouvelle forme de violence appelée « Pays lock ». Cette stratégie utilisée par l’opposition politique consistait à paralyser toutes les activités économiques et financières empêchant la circulation des véhicules, bloquant le fonctionnement des institutions scolaires. Tous les départements du pays ont subi cette violence qui n’a pas surgi du jour au lendemain puisqu’elle a été la conséquence d’une demande accrue de justice envers des fonctionnaires qui ont pillé les caisses de l’Etat à travers le programme vénézuelien « Petrocaribe ».

 

Le Président Jovenel Moïse  dès sa prise de fonction avait annoncé le blocage de toute tentative de mener ces fonctionnaires devant la justice. Le Président avait annoncé les couleurs sans savoir que son nom allait être cité plusieurs fois dans les rapports de la Cour supérieure des Comptes. Une situation que Jovenel Moïse ne pardonnera jamais à l’ancien Premier Ministre Jean Henry Céant qui avait tout mis en oeuvre pour faciliter le travail des juges de la Cour pour faire la lumière sur les fonds disparus de ce grand programme social. Avec le support diplomatique des Etats Unis,  l’Administration de Jovenel Moïe a pu tenir mais affaiblira considérablement l’entourage du chef de l’Etat.

 

Plus loin, la violence allait prendre une autre forme dans les quartiers populaires où pullulent des bandes armées. Dans la zone Sud de la Capitale, de la Saline jusqu’à Fontamara en passant par le bas Delmas, les gangs vont se fédérer pour devenir une organisation sociale avec l’appui de la Commission nationale de désarmement, démantèlement  et de réinsertion(CNDDR). Et le pire, le chef du gouvernement Joseph Jouthe a ouvertement indiqué lors d’une conférence de Presse qu’il était en contact permanent avec les gangs et les bandits armés. Du jamais vu !

 

La confirmation de certains chefs de gangs sur les émoluments reçus des hauts fonctionnaires de l’Etat pour garder la paix dans certaines zones stratégiques de la Capitale notamment l’entrée Sud n’allait pas laisser les Policiers indifférents qui ont  demandé au haut commandement le droit de se regrouper en syndicat pour mieux défendre leurs intérêts. Une demande légitime vu les témoignages rapportés par une veuve d’un policier qui a du accepter les avances d’un haut gradé de la PNH pour trouver les frais auxquels la famille a droit. Une violence qui ne pouvait passer inaperçue !

 

Cette demande de regroupement en syndicat(SPNH) n’a pas été sans conséquence avec la démission forcée de cette femme qui restera dans les annales de la PNH, Yanick Joseph. La coordonnatrice sous menace d’arrestation a plié bagage et laissé l’institution. Pour se protéger du même sort, un bras armés sous le nom de « Fantom 509 » prendra naissance. Ce groupe extrêmement violent fait trembler le gouvernement à chaque sortie. Des véhicules immatriculés Services publics sont incendiés, des clés de voitures privées sont saisies. Bref ! A chaque sortie, de ces « fantom » la rue est quasiment déserte. Une violence établie par ceux là qui sont appelés à protéger les biens et les vies des citoyens.

 

Aujourd’hui, une nouvelle vague d’enlèvements prend corps à Port au Prince. N’importe qui s’improvise Kidnappeur pour résoudre un petit problème. Des professionnels, des jeunes filles, des jeunes garçons, des écoliers, des mères et pères de famille sont tués pour des demandes de rançon non exécutés. La vie est banalisée et le gouvernement reste impuissant face à l’ampleur des actes. Le Stress s’installe dans les foyers en cette fin d’année qui devrait normalement apporter la joie dans les foyers. Durant ces quatre dernières années, jamais notre pays n’aura connu autant de violence avec des exécutions sommaires.

 

La situation devient grave et parait irréversible alors que le Président continue « Adelante » son projet de réforme constitutionnelle, avance de manière impromptue dans la voie des élections sans consultation politique. Une opposition en pleine désagrégation n’arrive pas à trouver une solution politique. Devant ce fait, la population reste la seule victime, car elle seule ressent la douleur de la faim et de l’insécurité sous toutes ses formes. Le Pays a besoin d’un peu de sérénité pour éviter le pire. C’est bien le moment de faire avancer les grandes réflexions autour d’un grand projet de société, de libérer les prisonniers politiques, de renforcer la justice, de mettre à point notre armée, de faire amande honorable pour tout le mal que nous avons fait à ce pays qui attend plus de ses fils. Nous laissons trop l’histoire se répéter sous nos yeux alors que nous lisons chaque jour  » Nan gwo liv la. »

 

 

 

 

Source:HPN

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