Pour protester contre les « Commissions municipales », des mairies saccagées et incendiées…
Depuis la publication le 7 juillet dernier de l’arrêté présidentiel transformant les cartels municipaux en « commissions municipales », plusieurs communes font face à des mouvements de protestation le plus souvent violents. Des individus ont attaqué, incendié, saccagé des mairies pour exiger le renvoi des maires reconduits dans leur poste par le président de la République.
Tabarre, Desdunes, Port-Salut, Léogâne, Gonaïves, Gressier, Petit-Goâve … un peu partout à travers le pays des communes sont l’objet de mouvements de protestation après le maintien de certains cartels municipaux. « Un petit groupe qui avait déjà bloqué la commune a envahi la mairie. Ces individus ont mis le feu à plusieurs bureaux et au matériel de la marie », a dénoncé la mairie de Port-Salut.
Élu sous la bannière du PHTK, le parti au pouvoir, Wilson Déna, joint par téléphone mardi, a pointé du doigt des membres de l’opposition dans sa commune qui, selon lui, veulent prendre le contrôle de la mairie.
De son côté, le maire de Port-Salut a dénoncé la passivité de la police qui « a assisté sans réagir aux actes de vandalisme de la mairie ». L’édile a fait savoir que des agents de l’UDMO appelés en renfort ont repris le contrôle de la mairie pour la sécuriser, mais la situation demeure encore tendue dans la commune.
À Desdunes, dans le département de l’Artibonite, des individus ont attaqué le complexe logeant la mairie. Selon le maire de la commune, Ernst Saintphard, les protestataires qui exigent son renvoi ont verrouillé et mis le feu à l’entrée principale du complexe mais n’ont pas eu accès directement à la mairie. Élu sous la bannière de l’organisation politique OPL, Ernst Saintphard a fait savoir au journal qu’il est maintenant membre du PHTK. Il accuse l’opposition d’avoir commandité cette attaque.
Durant plusieurs jours, la route nationale #2 a été bloquée au niveau de Mariani et de Gressier. Des gens ont gagné les rues pour exiger le renvoi du cartel municipal de cette commune transformé en commission municipale.
À Petit-Goâve, des individus non identifiés ont mis le feu au bâtiment de la mairie de cette commune.
Aux Gonaïves, des gens ont aussi gagné les rues mais cette fois pour dénoncer la nomination de nouveaux dirigeants à la tête de mairie.
Depuis la reconversion du cartel municipal de Tabarre en commission municipale, cette commune dirigée par Nice Simon est aussi le théâtre de violents mouvements de protestation. Des axes routiers sont bloqués depuis plusieurs jours et des hommes armés font parler la poudre.
Le mandat des cartels municipaux à travers le pays arrive à terme ce mois de juillet. Parce qu’il n’y a pas eu d’élections pour les remplacer à temps comme le veut la Constitution, le président de la République, en Conseil des ministres, a pris un arrêté pour les reconvertir en « commissions municipales ». Les maires passent d’élus municipaux à des fonctionnaires nommés par le pouvoir. Des changements ont été opérés dans 141 municipalités. La grande majorité des anciens cartels municipaux ont été reconduits.
Source: Le Nouvelliste