Coup d’œil sur le lancement du Plan National d’Education Financière
L’actualité économique du week-end dernier était surtout marquée par le lancement du Plan National d’Education Financière (PNEF), une activité qui a été quand même un succès avec la participation de beaucoup d’acteurs du secteur financier haïtien, du secteur des affaires, du secteur de l’éducation et de quelques intervenants de l’international.
Il faut dire qu’après la restitution le 27 mai 2020 dernier des travaux portant sur l’élaboration du PNEF par le ministère de l’éducation national, le ministère de l’économie et des finances et la BRH, avec le support de l’AFI, ces acteurs avaient décidé de lancer ce Plan qui fait partie de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, lancée en 2014 autour de 5 piliers, dont l’un porte sur l’éducation financière et la protection du consommateur. Au cours cette journée du lancement, le MENFP, la BRH et AFLATOON ont signé un protocole tripartite devant favoriser la mise en œuvre de ce PNEF en Haïti.
Il n’est pas sans savoir qu’il y a un lien étroit ou une relation positive entre le degré d’inclusion financière dans un pays et le volume des activités économiques. Cela revient à dire que plus les gens ont accès à des services financiers, plus on a tendance à avoir beaucoup plus d’activités au niveau de l’économie.
Si des progrès ont été observés au niveau du taux d’inclusion financière en Haïti, qui a atteint 54% selon l’Enquête Finscope 2018, Il reste encore beaucoup à faire, car sur une population de 7.5 millions de personnes, c’est seulement 11% qui ont un compte en banque, ce qui, entre autres, rend un peu difficile la mise en œuvre de cette mesure visant à payer des transferts en dollars à partir d’un compte bancaire du bénéficiaire.
La mise en place donc d’un PNEF, qui touchera aussi les écoles secondaires, constitue un pas important vers l’augmentation de l’inclusion financière en Haïti, surtout que 53 % des adultes dans le pays souhaitent bénéficier d’une éducation financière, de manière à mieux faire fructifier leurs actifs financiers, mieux définir leur priorité financière et se protéger contre les aléas de la vie.
En outre, il faut dire que l’accès à l’éducation financière peut contribuer, non seulement à accroître l’accès, mais aussi l’utilisation des services financiers en termes d’épargne, à réduire le niveau d’endettement, faire diminuer la probabilité de défaut de paiement et de la faillite et maintenir la stabilité financière.
On espère que ce PNEF ne va pas rester dans les tiroirs et que quel que soit l’administration, on prendra les dispositions nécessaires à l’implémentation de ce Plan, au profit d’une meilleure inclusion financière en Haïti.
Riphard Serent, MPA
Economiste