Nécessité de réussir les prochaines élections pour aborder la relance de l’économie nationale

 

La relance de l’économie à partir du deuxième trimestre de l’exercice fiscal en cours ne sera pas possible, entre autres, sans la réalisation et surtout la réussite de ces prochaines élections. Il n’est pas sans savoir que depuis l’année dernière l’économie fait face à un grand déficit de croissance, exacerbé par la venue d’un gouvernement provisoire qui n’a pas les moyens ou les possibilités non seulement de relancer les économies locales sévèrement frappées par l’ouragan Matthew, mais aussi de mettre l’économie au centre de ses politiques publiques dans ce contexte d’instabilité et de crise politique.

La dégradation de la situation économique continue de préoccuper certains secteurs de la vie nationale qui sont convaincus que l’instabilité politique est le plus grand handicap au développement de ce pays depuis 30 ans. En effet, depuis 1980, Haïti n’arrive pas à connaitre une décennie de création nette de richesse avec une croissance de même  1% l’an de l’économie, voire 4 à 6% pour réduire la pauvreté dans le pays. Nous avons raté les décennies 1980-1989, avec 0.36% de croissance en moyenne sur cette période, 1990-1999 avec -0.12% de croissance en moyenne et 2000-2009 avec 0.6% de croissance en moyenne. Voilà que maintenant nous sommes sur le point de perdre la décennie 2010-2019 qui aura été marquée par le séisme de 2010, le cyclone Sandy, l’ouragan Matthew et une période de transition avec un gouvernement provisoire qui ne fait pas et qui ne peut pas faire de l’économie.

Si des institutions et des organisations continuent de faire des efforts pour promouvoir les potentialités économiques du pays, il faut que le pays soit stable pour jouir de ces potentialités et définir des politiques publiques qui peuvent favoriser la création de richesse et d’emplois dans le pays. En fait, hier mercredi, la Amcham, avec le support de la BRH, l’Ambassade américaine et l’USAID, a tenu son deuxième forum sur l’agro-industrie en Haïti, une occasion qui a permis de mettre en valeur les potentialités d’Haïti en matière  d’agro-transformation ou d’agro-industrie et les opportunités offertes par le marché américain. Cependant, les retombées positives d’un tel forum de la Amcham ne seront pas possibles si le pays continue de patauger dans l’instabilité politique.

Le président Privert est clair dans son message cette semaine :  » Personne, ni haïtien ni étranger, n’investira dans un pays où le droit des personnes n’est pas respectée, où la loi n’est pas respectée et où il y a de l’instabilité politique… ».

Donc il est clair que la réussite de ces prochaines élections revêt d’une extrême importance pour le pays, mais et surtout pour nos frères et sœurs des départements de la Grand’Anse du Sud, des Nippes et du Nord-Ouest qui vivent des moments extrêmement difficiles après le dernier cyclone. Avec un échec de ces élections,  ce sera le chaos politique total, ce qui aura automatiquement des conséquences des plus néfastes sur l’économie pour l’enrichissement d’un petit groupe et l’appauvrissement de la majorité de la population.

Riphard Serent, MPA

Economiste

Radio Vision 2000

riphardserent@gmail.com

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