Coronavirus : les hôpitaux privés sont aux abois », s’alarme le président de l’AHPH

Le président de l’Association des hôpitaux privés d’Haïti, Dr Franck Généus, s’est alarmé de la situation des structures hospitalières privées qui vont devoir affronter la pandémie du nouveau coronavirus. Selon M. Généus, ces hôpitaux se débrouillent tout seuls sans savoir s’ils seront encadrés par l’État haïtien. Les hôpitaux privés essaient de leur mieux, comme ils peuvent, avec les rares moyens dont ils disposent, de faire face à la crise. Ils n’ont reçu aucun soutien. Certains d’entre eux vont connaître la banqueroute très rapidement. C’est déplorable. Chaque hôpital dispose de son propre protocole de prise en charge », décrit-il.

Le Dr Généus a souligné que jusqu’à présent, les consignes du MSPP aux hôpitaux privés tardent à venir. « Nous avons demandé des consignes claires au ministère de la Santé publique. Cela a eu un impact sur notre relation avec le MSPP. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas vraiment d’indications claires. Cependant j’ai reçu un appel de la direction du MSPP de Carrefour qui m’a annoncé qu’un protocole est disponible pour mon hôpital. Les rares consignes que nous avons reçues ne sont pas adaptées à la situation », a-t-il révélé.

Franck Généus a fait part des besoins des hôpitaux privés pour affronter une éventuelle propagation de la pandémie. « Nous aurons besoin de matériel de protection pour nos personnels. Nous voulons des tests. Nous voulons savoir où nous devrons transférer nos patients. Nous avons des protocoles médicaux nationaux », détaille-t-il, ajoutant que l’État doit décider s’il va laisser les hôpitaux privés se transformer en danger additionnel pour le pays ou s’il va les intégrer dans sa planification.

Le président de l’Association des hôpitaux privés d’Haïti a déploré le fait que l’État n’a aucun regard sur les hôpitaux privés. Ces centres hospitaliers, selon lui, ne reçoivent aucun accompagnement de la part de l’État en termes de moyens pour réaliser des tests ou encore pour protéger leur personnel de la maladie. « De plus en plus d’hôpitaux privés se sont rendus compte qu’ils n’ont pas la capacité de recevoir des patients souffrant de syndromes respiratoires. De manière organisée, il n’existe pas encore un mouvement d’ensemble pour les accompagner. Les hôpitaux privés veulent savoir quel encadrement ils vont obtenir de l’État afin de savoir jusqu’à quel niveau ils vont rester fonctionnels », a-t-il fait savoir.

Plus loin, le président de l’Association des hôpitaux privés dit ne pas comprendre pourquoi les informations qui vont concerner le personnel de santé ne leur sont pas communiquées directement. « Avec le ministère, je pensais qu’on avait établi des passerelles très claires afin de faciliter des communications directes et privilégiées. Dès le début, nous avons fait comprendre au MSPP que les hôpitaux privés sont ses partenaires. Toutes les structures privées de santé, à quelques exceptions près, se mettent déjà disponibles et attendent le signal du ministère. Cela dit, je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas les informations avant même que le ministère décide. Au cas où il aurait déjà décidé, le ministère aurait dû nous le faire savoir immédiatement après avoir pris la décision », juge le Dr Franck Généus, déplorant qu’il n’existe aucun interface entre les hôpitaux privés et le ministère de la Santé publique.

 

 

Source: le Nouveliste

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