Dix ans après le seisme du 12 janvier des dizaines de familles vivent encore dans des abris provisoires
Incroyable mais c’est bien vrai ! Une décennie après le séisme du 12 janvier 2010, certaines victimes peinent à retrouver leur vie normale et à se faire une place au sein de la communauté. En manque de tout, ces victimes ont été fauchées par le cataclysme et ont subi d’énormes pertes. Plusieurs centaines d’entre eux que HPN a visité pour ce 10e anniversaire vivent encore dans des abris provisoires dans la crasse.
Ils sont environs une dizaine de maisons faites essentiellement de tôles et de haillons se trouvant dans le fief de Sainte Marie (Canape vert), un quartier situé dans la partie Est de la Capitale. « Les personnes qui vivent ici, ont eu leurs maisons détruites lors du séisme du 12 janvier’’, a fait savoir Marcel Norseille, sexagénaire et qui se présente comme l’un des notables qui veille sur ces personnes oubliées par l’Etat, selon ses dires.
Plus loin, nous découvrons sous un arbre, Marcelin Desrosiers, un homme d’une trentaine d’années assis avec sa fille d’un an, les deux recouverts de poussière. Il explique que sa fille tombe souvent malade car elle ne supporte pas la poussière. La poussière, la seule chose qu’on trouve en abondance dans cette communauté en manque de tout.
‘’Nous avons une seule latrine pour toutes les familles, et c’est grâce à nos collectes que nous avons pu avoir cette fosse, pour l’eau, on en trouve pas par ici ’’ lance M. Desrosiers.
« Ce sont les enfants qui vont chercher de l’eau ’’explique Anite Fleuriant qui compte 7 petits dans son habitat de fortune, la plupart âgés de moins de dix ans et le petit dernier seulement de quelque mois.
« Je n’ai pas les moyens pour les envoyer à l’école’’, nous dit-elle. Ceux de son voisin, n’y vont pas non plus. Morales Pierre n’a pas pu inscrire ses enfants à l’école nationale du canapé vert, qui se plaint d’avoir été oublié par l’Etat dans sa terrible misère, souligne-t-il.
« Je suis là depuis 7 ans, ce camp a été fait en 2012, sous la présidence de Martelly pour recevoir les handicapés’’, informe un homme unijambiste.
Dans un quartier de cité Situé entre la commune de Delmas et cité soleil appelé ’’Anba ma’’, une zone à proximité de la route de l’aéroport international Toussaint Louverture, nous trouvons un camp peuplé de sous muet et de personnes à mobilité réduite. Ils sont environ 360 familles à y vivre dans des maisons préfabriquées où certaines d’entre elles, reçoivent des dons de riz chaque mois.
‘’On continue à nous donner du riz, mais après rien d’autre, et ici, nous avons rien’’, explique Janel Simpreux confectionnant des petites chaises. ‘’Les gens font leur besoin à même le sol, nous ne sommes pas en sécurité, les filles se font violer ici par des bandits,’’ avance-t-il.
Dix ans après le 12 janvier 2010, certaines personnes vivent comme au lendemain du séisme avec des enfants qui n’ont jamais vécu dans une maison avec un toit ordinaire. Pour ces oubliés, la seule chance qu’ils ont eue c’est de n’avoir pas vécu sous une maison en béton. Certains pensent que si la terre tremble un jour au moins ils auront la chance de s’en tirer avec leur famille.
Kervens Olivier
Source: HPN