Une séance bien loin de la bienséance

La séance de la ratification de la politique générale du Premier ministre nommé Fritz William Michel n’a pas eu lieu comme prévu, le mercredi 11 septembre 2019, au Sénat de la République. Après 12 heures passées à assister à la morbide scène d’un Sénat conduit par des « militants politiques » emmenés dans les véhicules des sénateurs de l’opposition, la presse n’a eu droit qu’à une brève intervention du président du grand Corps Carl Murat Cantave, annonçant que la séance est reportée sine die.

 

Tout commence après 11 heures a.m.  Les habitués du Parlement sont contraints de partager l’espace avec une centaine d’hommes, présentés comme des « militants politiques », débarqués par dizaines dans les grosses cylindrées des parlementaires de l’opposition. À peine dédouané, ce groupe se met au travail en insultant et en intimidant les proches du pouvoir qui, au nom de la loi de la majorité, espéraient faire passer sans ambages le gouvernement de Fritz William Michel.

Ils étaient en train d’exécuter cette « sale » ou cette « propre » besogne lorsqu’il parvient à l’oreille du sénateur Antonio Cheramy que la police vient d’empêcher l’accès à l’un de ces invités de marque, un certain « Kana ». Soudain, le sénateur escorté de quelques « militants » se dirige vers la barrière du parking, traverse le boulevard Harry Truman pour faire venir son « Kana » tenu à distance par les policiers engagés à monter la garde sous un soleil de plomb. Comme les policiers ne cèdent pas à la tentative du sénateur, on s’engueule et, perdant son sang-froid, l’un d’eux a lâché des propos quelque peu désobligeants envers le sénateur. Même si le sénateur Antonio Cheramy parvient à récupérer son « Kana » et a l’introduire dans l’enceinte du Parlement, il a jugé bon de donner une démonstration encore plus musclée aux policiers.

Au milieu des « militants », les sénateurs : Nenel Cassy, Ricard Pierre, Joseph Lambert, Youri Latortue, Sorel Jacinthe et Francenet Dénius se faufilent entre les grosses cylindrées qui vrombissent dans le parking du Sénat, traversent le boulevard et questionnent les policiers mais la cible se fait réticente et n’ose pas courber l’échine devant cette vague de sénateurs. Alors pour lui montrer qui est le plus fort, on fait appel à l’IGPNH, la police de la police qui se transporte du coup sur les lieux. Après quelques minutes passées à discuter avec les sénateurs plaignants, l’IGPNH quitte l’enceinte sans qu’on sache ce qu’il adviendra du policier.

Après cette petite victoire sur les forces de l’ordre, les « militants » deviennent les maitres du Parlement.  Dieudonne Numa Étienne, Jean Marie Ralph Féthière, Richard Lénine Hervé Fourcand, Garcia Delva, Jean Renel Sénatus ont dû faire preuve d’un morale d’acier pour résister aux injures de ces invités, pas trop gentils. Quand vient le tour de Willot Joseph, ce dernier craque et fonce dans la foule en lançant un sévère coup de poing à un impertinent qui a osé le traiter de « voleur ». Réussi ou manqué, le coup du sénateur lui a coûté quelques bonnes minutes de tapages. Pour se tirer complètement d’affaire, les mauvaises langues disent que le parlementaire a dû distribuer un peu d’argent aux invités vexés.

Pour la séance du jour, le président Carl Murat Cantave, sans l’aval de personne de son entourage, avait décidé de réaliser la séance dans une petite salle en préfabriqué, sans climatiseur, aménagée dans le parking du Parlement. C’est un éléphant blanc de l’ère Joseph Lambert, et Cantave a voulu lui donner une raison d’être. Fiasco, l’enceinte est trop exigue et il y fait trop chaud pour la cérémonie, et profitant de la confusion instaurée par un président qui n’en fait qu’à sa tête, le sénateur Antonio Cheramy et sa bande s’y invitent et sèment la pagaille. Se sentant l’homme qu’il ne faut pas à la place qu’il ne faut surtout pas, l’un des militants lance : « Mèsi Kato, se gras avè w m rantre la a, gade jan m sal ki kote m t ap pase pou m antre la a ? »

 

Source:Le Nouveliste

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