Arrestation d’Arnel Joseph: Michel-Ange Gédéon évoque « des dossiers qui vont provoquer d’énormes scandales »
Le chef de gang Arnel Joseph a été transporté sous haute protection à Port-au-Prince, moins de 24 heures après son arrestation. Un hélicoptère de l’Organisation des Nations unies a été utilisé à cet effet. Selon une source de la PNH, le prévenu a été transféré à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) où il doit être auditionné. Le directeur général de la PNH, Michel Ange Gédéon, a assuré qu’Arnel Joseph, touché à la jambe lors d’un affrontement avec un gang rival dans l’Artibonite, recevra tous les soins médicaux que nécessite son cas.
Le Président de la République, Jovenel Moise, a salué le travail de la PNH qui a mis la main au collet de celui qui terrorisait les habitants du Village de Dieu et de Marchand/Dessalines. « Je salue le travail acharné de la Police/Nationale d’Haïti (PNH) qui, entre autres,a débouché sur l’arrestation du présumé chef de gang, Arnel Joseph. Mon administration s’engage à continuer à soutenir les efforts de la PNH afin qu’elle puisse remplir efficacement sa noble mission », écrit le chef de l’État sur son compte twitter.
Plus tôt dans la journée, le directeur général de la Police nationale d’Haiti, Michel-Ange Gédéon, réagissant à l’arrestation lundi du puissant chef de gang Arnel Joseph sur Magik 9, a annoncé l’avancement de plusieurs dossiers susceptibles de provoquer des scandales. « Nous avons besoin d’élucider plusieurs dossiers. Il y en a qui vont provoquer d’énormes scandales. Nous étions en attente de l’arrestation d’Arnel Joseph afin de rendre publics certains dossiers sur lesquels nous travaillions, dont des cas d’enlèvement », a fait savoir Michel-Ange Gédéon.
Le chef de la PNH a indiqué que l’arrestation du chef de gang très recherché était devenue une obsession pour les 15 000 policiers de l’institution qu’il dirige. « Les policiers ont estimé qu’il n’était pas normal de réduire le mandat de quelqu’un (NDLR: son mandat comme directeur général) à l’interpellation de quelqu’un. Ils étaient on ne peut plus déterminés jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à appréhender Arnel Joseph », se réjouit Gédéon.
Michel-Ange Gédéon, dont le mandat arrive à terme en août prochain, a adressé ses félicitations à tous les policiers, en particulier au directeur départemental du Sud de la PNH, la DCPJ et les unités spécialisées déployées dans ledit département. « Ils ont appliqué à la lettre nos instructions de Port-au-Prince étant », se félicite le chef de la police.
Michel-Ange Gédéon a fait état des multiples efforts déployés par son institution pour appréhender Arnel Joseph, notamment deux opérations à Village de Dieu (quartier situé à l’entrée sud de la capitale) et une opération à Poste-Pierrot (section communale de Marchand/Dessalines). « À chacune de ces opérations, la PNH disposait d’informations pertinentes », assure Gédéon.
Touché à la jambe depuis plusieurs semaines lors d’un affrontement avec un gang rival dans l’Artibonite, Arnel Joseph a été arrêté avant d’entrer au bloc opératoire de l’hôpital de Bonne Fin à Cavaillon près de la ville des Cayes. Selon Michel-Ange Gédéon, les complices qui l’ont accompagné à l’hôpital ont pris la fuite. « Nous disposons d’informations sur deux d’entre eux que nous recherchons activement dans le département du Sud », a-t-il dit, soulignant que des enquêtes sont en cours pour déterminer les conditions dans lesquelles ce chef de gang, qui bénéficie de protection, a pu se rendre à un hôpital situé à plus de deux cent-cinquante kilomètres de sa dernière base connue.
Le Directeur Général de la PNH a été interrogé sur les nombreuses vidéos partagées en boucle sur la Toile dans lesquelles la nudité du détenu n’a pas été dissimulée. S’il assure que les policiers ont été formés et sensibilisés au respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, Michel-Ange Gédéon admet que l’arrestation d’Arnel Joseph a donné lieu à un moment d’euphorie. « Nous n’aurions jamais passé des instructions pour la publication de telles images. En plus des policiers, il y a eu des civils, des curieux sur la scène. Par conséquent, nous ne pouvons pas encore déterminer l’origine de ces images dont nous condamnons la diffusion. Nous allons faire la lumière sur leur origine », assure-t-il.
Jean Daniel Sénat
Le Nouvelliste