Les dates des examens officiels sont maintenues
Il n’y aura pas de modification dans les dates qui ont été annoncées par le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle pour les examens officielles, malgré les mouvements de mobilisation entamés depuis le 9 juin dans la capitale haïtienne et dans plusieurs villes de province ayant grandement perturbé la fin de l’année scolaire. Les mêmes dates seront retenues pour l’organisation des examens officiels, a annoncé le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Pierre Josué Agénor Cadet. Les examens officiels débuteront à partir du 24 juin prochain, rappelle le titulaire du MENFP. Les élèves de la neuvième année fondamentale sont attendus du 24 au 26 juin, tandis que les étudiants des écoles normales d’instituteurs et des centres d’éducation familiale subiront leurs examens du 24 au 28 juin 2019. Le ministre Pierre Josué Agénor Cadet annonce les examens du bac permanent et du bac ordinaire pour la période du 8 au 12 juillet.
Le ministre appelle à une prise de conscience de la part de ceux, qui, souligne-t-il, prennent l’ « école en otage » depuis 1986 pour faire passer leurs revendications. « Nous comprenons que dans une société, chacun peut avoir ses revendications, mais il doit respecter le droit des autres, notamment le droit des enfants à l’éducation», affirme le ministre qui dénonce une pratique « obscurantiste ». «L’école ne doit pas être prise en otage », insiste Pierre Josué Agénor Cadet, précisant que tous les examens sont fin prêts. Le ministre souhaite que ceux-là qui sont dans les rues puissent observer une trêve afin de permettre aux élèves de participer normalement aux examens officiels à partir de la semaine prochaine. « Les candidats à ces épreuves ne sont pas responsables de la situation », déclare le ministre, faisant remarquer que même dans les périodes de guerre, les écoles et les hôpitaux ont toujours bénéficié d’une considération spéciale. Il dit condamner le fait que plusieurs établissements scolaires ont été pris à partie la semaine dernière par des manifestants en colère.
Le ministre Pierre Josué Agénor Cadet annonce que le MENFP dispose d’un plan B au cas où son appel ne serait pas entendu. C’est dans ce cadre qu’une semaine libre a été laissée entre les deux examens de neuvième année fondamentale et aux examens du bac, selon les explications du ministre de l’Éducation nationale.
De nombreux établissements scolaires ont annulé les examens de fin d’année à cause de la situation du pays. Certains d’entre eux prévoient de calculer la note de passage des élèves avec la moyenne des notes qu’ils ont obtenue durant l’année scolaire.
Des éducateurs et des parents lancent un cri
« Si des établissements sont contraints de fermer leurs portes face à ce déferlement de violence barbare, à Port-au-Prince ou ailleurs, que nul n’y voie un soutien à aucune cause, mais seulement par souci de prudence et sagesse. Nuire à l’éducation de la jeunesse haïtienne n’est ni héroïque ni patriotique. C’est vouloir voler son avenir à notre pays, se faire fossoyeur de notre nation », écrivent une vingtaine de d’éducateurs, de professeurs et de parents dans une note collective. « Il faut que l’école fonctionne. Il faut que les enfants d’Haïti bouclent leur année scolaire et passent en toute sérénité leurs examens, y compris ceux ouvrant aux diplômes nationaux », ont-ils réclamé dans cette note.
Les responsables d’écoles dénoncent la multiplication des pressions verbales et physiques et des menaces de destruction et d’incendie de locaux d’établissements scolaires. « Ce n’est pas par ces moyens que s’instaure la démocratie, et celles et ceux qui usent de tels procédés témoignent seulement du déficit d’éducation intellectuelle, morale et civique qui gangrène notre société », ont-ils indiqué. Ils dénoncent ce qu’ils appellent un « terrorisme qui veut prendre l’école en otage ».
Danio Darius
Le Nouvelliste