Troisième formation de cabinet ministériel en moins de deux semaines pour Jovenel Moïse
C’est le troisième arrêté présidentiel en moins de deux semaines pris par le président de la République et le Premier ministre nommé en vue de la formation d’un gouvernement. Dans ce nouvel arrêté publié le mercredi 22 mai 2019 dans le journal officiel Le Moniteur, Jovenel Moïse et Jean-Michel Lapin ont nommé 18 ministres, dont huit issus du gouvernement de Jean-Henry Céant censuré en mars dernier par la Chambre des députés…
Un nouveau cabinet ministériel prend forme. Le troisième du genre en deux semaines. Malgré les critiques et les dénonciations de certains parlementaires sur la reconduction de plusieurs anciens ministres du gouvernement de Céant, Jovenel Moïse ne bronche pas. Sur les 18 ministres du nouveau gouvernement, il reconduit huit qui ont été déjà censurés par la Chambre des députés. Même le plus irritant d’entre eux, Jean Roudy Aly, est maintenu à la tête du ministère de la Justice et de la Sécurité publique.
Selon ce troisième arrêté présidentiel nommant les membres du gouvernement, on constate les nominations suivantes : Jean Roudy Aly, ministre de la Justice et de la Sécurité publique; Ronald Décembre, ministre de l’Économie et des Finances ; Edmond Bocchit, ministre des Affaires étrangères ; Fritz Caillot, ministre des Travaux publics ; Marie Gréta Roy Clément, ministre de la Santé publique ; Pierre Josué Agénor Cadet, ministre de l’Éducation nationale ; et Jean Michel Lapin, ministre de la Culture et de la Communication.
Guy André Junior François est nommé ministre du Tourisme. Il a été déjà nommé en septembre 2018, sous le gouvernement de Céant, ministre délégué auprès du Premier ministre en charge de la citoyenneté et du patriotisme.
Ensuite font partie du nouveau gouvernement : Audin Fils Bernadel, nommé ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales ; Marie Ghislaine Monpremier, ministre à la Condition féminine ; Jonas Coffy, ministre du Commerce ; Phélito Doran, ministre des Affaires sociales ; Marie Élise Finis Castillon, ministre des Haïtiens vivant à l’étranger ; Frantz William Michel, ministre de la Planification et de la Coopération externe ; Jude Pierre Michel Lafontant, ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du développement rural ; Pétriks Justin, ministre de l’Environnement ; le citoyen Ronald Gérard D’Mézard, ministre de la Défense et Pierre-Lault Lagrenade, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’action civique.
Ce qu’on sait de la plupart des nouveaux ministres
Jude Pierre Michel Lafontant, ministre de l’Agriculture, est un ancien délégué de l’OPL à Jacmel depuis sept ans.
Marie Ghislaine Monpremier, nommée ministre à la Condition féminine et aux droits des femmes, est la vice-présidente de l’organisation politique Fusion.
La Fusion et l’OPL ont déjà pris leurs distances par rapport à la formation du gouvernement. Selon les responsables de ces partis politiques, ils n’ont personne au sein du cabinet ministériel.
Audin Fils Bernadel, nommé ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, est un membre de l’organisation Tèt Ansanm qui fait partie du groupe des huit partis politiques qui n’ont pas pu, officiellement, trouver un accord avec le chef de l’État.
Jonas Coffy, nommé ministre du Commerce et de l’Industrie, est le principal dirigeant de l’organisation Ayisyen pou Ayiti et aussi membre du groupe des huit partis politiques.
Phélito Doran, nommé ministre des Affaires sociales et du Travail, est un ancien député de Fanmi Lavalas. Cependant, le porte-parole de l’organisation politique de Jean-Bertrand Aristide a indiqué au Nouvelliste que M. Doran n’est plus membre du parti. Jodson Dirogène a toutefois reconnu que Phélito Doran a été effectivement élu député sous la bannière de Fanmi Lavalas. Il a maintenu la position de son parti qui considère le chef de l’État comme un inculpé et ne reconnaît pas la présidence de Jovenel Moïse.
Pétricks Justin, nommé ministre de l’Environnement, est membre de la plateforme politique VERITE que dirigent les frères Gué. Contacté par Le Nouvelliste, Joanas Gué, ancien ministre de l’Agriculture de René Préval, le confirme. « Oui, c’est nous qui avons proposé Pétricks Justin au gouvernement », a-t-il affirmé au journal.
Après avoir perturbé, mardi dernier, la deuxième tentative de présentation de la politique générale de Lapin, les 4 sénateurs de l’opposition ont exigé comme conditions à la reprise de la séance, nous citons : « La présentation au Sénat d’un cabinet ministériel complet et sans cumul de postes ; le « retrait du cabinet ministériel des ministres ayant fait partie du gouvernement de Jean-Henry Céant » : la « mise à la disposition du groupe des 4 des dossiers de tous les ministres pour un minutieux examen » ; la « convocation d’urgence d’une conférence des présidents extraordinaire pour statuer sur le comportement belliqueux du sénateur Joseph Lambert à l’égard de leur collègue Ricard Pierre lors de la séance du 14 mai 2019».
Le président du Sénat entend donner suite aux exigences 3 et 4 des sénateurs de l’opposition. Quant aux exigences 1 et 2, Carl Murat Cantave leur a fait savoir que cela dépend de l’exécutif.
Robenson Geffrard
Le Nouvelliste