Haïti-Environnement : Port-au-Prince nage dans la boue, les fatras et les eaux sales
Après la pluie du lundi 1er avril qui se s’est abattue au soir sur la capitale haïtienne, plusieurs endroits de la commune de Port-au-Prince se trouvent dans un état des plus lamentables. Ils sont tristement noyés dans des bassins d’eau boueuse et des tas de fatras dégageant des odeurs pestilentielles, a constaté mardi un reporter de Haiti Press Network.
De Bizoton en passant par Fontamara, Martissant, pour joindre Bolosse, Bicentenaire, ruelle Alerte, Portail Léogane et le reste du Boulevard Jean Jacques Dessalines, communément appelé Grand’rue, le constat est le même. La voie publique est très sale.
Elle est couverte d’eau boueuse, d’immondices suffocantes et d’alluvions qui jonchent le sol au point même qu’on n’arrive plus à identifier le macadam. Une situation vraiment critique qui doit interpeller la conscience des autorités constituées et engager la responsabilité de la collectivité.
De nombreux citoyens qui fréquentaient ces endroits malsains ce mardi disent avoir honte de vivre dans un pays où sa capitale ne se diffère point d’une porcherie encore moins, d’un dépotoir. Des riverains se demandent, perplexes, où sont passées les autorités concernées, notamment l’administration communale et les Travaux publics qui laissent l’impression que la population qui y vit ne se compose pas d’humains.
L’état de la rue donne des vertiges. Des élèves qui se rendaient à l’école et qui peinaient à trouver le transport public étaient obligés de jouer à la marelle pour esquiver la boue et les eaux sales afin de frayer difficilement un passage. C’était idem pour de nombreuses autres personnes qui prenaient la route pour aller vaquer à leurs activités, avons-nous observé.
« C’est honteux de vivre dans cette boue et ces immondices en décomposition. On dirait que cela ne dérange aucune autorité. Chef d’État, Premier ministre, membres du gouvernement, parlementaires, grands commerçants, responsables municipaux continuent, sans gêne aucune, de patauger au jour le jour dans cette cochonnerie à bord de leur voiture de luxe », se désole un passager apparemment avisé qui se trouvait à bord d’une camionnette.
Ce riverain qui observait comme nous ce spectacle hideux, désolant et accablant, paraissait visiblement frustré et énervé. Il ne pouvait, remarquons-nous, contenir ses mots face à cette situation crasseuse de la capitale qui perdure et qui est vécue quotidiennement.
Le Service national de gestion des résidus solides (SNGRS), semble faire toutes sortes de chose, sauf remplir convenablement sa mission. Certains pensent que cette structure chargée du nettoyage des rues par la collecte des résidus solides, est dépassé par les événements. Le ministère de l’Environnement quant à lui, semble ne pas être en mesure de concrétiser sa politique de gestion environnementale. De leur côté, les mairies de la région métropolitaine de Port-au-Prince sont, à l’instar de la population, dans l’expectative. Entre temps, la dégradation de l’environnement va de mal en pis. Les prochaines pluies laisseraient-elles la capitale en vie ?
Alix Laroche