Fanmi Lavalas, Pitit Dessalines et le Secteur dit démocratique rejettent des invitations de Jovenel Moïse
Pour former le nouveau gouvernement, Jovenel Moïse fait appel à l’opposition politique. Les partis modérés comme l’OPL, le RDNP, entre autres, acceptent de le rencontrer. Cependant, des partis politiques plus radicaux comme Fanmi Lavalas, Pitit Dessalines et le Secteur dit démocratique et populaire rejettent toute possibilité de rencontrer Jovenel Moïse. Ils campent sur leur position : le pouvoir ‘’Tèt kale’’ doit partir.
« Le Cabinet du président de la république vous présente ses compliments et a l’avantage de vous inviter à rencontrer le président de la République, son Excellence Monsieur Jovenel Moïse, le mercredi 3 avril 2019 à 2 heures de l’après-midi, au Palais national.Cette rencontre portera sur les consultations devant conduire à la formation d’un nouveau gouvernement. Dans l’attente de votre confirmation, le cabinet du président de la République vous renouvelle, Monsieur Jean-Charles l’expression de sa très haute considération », lit-on dans cette correspondance datant du 29 mars 2019 portant la signature de Nahomme Dorvil, chef de cabinet de Jovenel Moïse à au leader de l’organisation politique Pitit Dessalines.
La réponse de Moïse Jean-Charles est sans appel. « Nous ne sommes pas dans le dialogue ni dans les négociations avec Jovenel Moïse. Nous optons pour un tabula rasa. Nous exigeons le départ de Jovenel Moïse. C’est lui le problème », a fulminé le leader de Pitit Dessalines dans une interview accordée dimanche au Nouvelliste.
L’ancien sénateur qui exige aussi le départ de tous les parlementaires, rejette toute idée d’intégrer le nouveau gouvernement. La formation d’un gouvernement n’est pas la solution à la situation de crise qui sévit dans le pays, a soutenu l’ancien candidat à la présidence.
Les membres du Secteur dit démocratique et population ont reçu pratiquement la même invitation du chef de cabinet du président de la République. Sauf que, eux, ils sont invités à rencontrer Jovenel Moïse ce lundi 1er avril. Le parole-parole de cette structure de l’opposition radicale a confié au Nouvelliste qu’ils ne comptent pas rencontrer le chef de l’Etat.
« Nous ne sommes pas intéressés à cette affaire de formation du gouvernement. Nous ne sommes pas des demandeurs d’emplois… », a soutenu Me André Michel dans un message WhatsApp envoyé au Nouvelliste. « Le dialogue doit se faire autour de la démission de Jovenel Moïse, autour de la nécessité de créer les conditions nécessaires pour la réalisation du procès PetroCaribe, le dialogue doit se faire pour conduire le pays dans une conférence nationale haïtienne souveraine susceptible à faire émerger un nouveau projet de société dans le sens de l’intérêt de toutes les couches sociales », a épilogué l’opposant farouche au régime en place.
La coordonnatrice de Fanmi Lavalas avait déjà fait savoir au Nouvelliste que le comité exécutif du parti de Jean-Bertrand Aristide a reçu une invitation de la présidence. « Notre position est claire : depuis le coup d’État électoral, nous n’avons jamais reconnu Jovenel Moïse et avions déjà exprimé notre position dans notre proposition de sortie de crise », a avancé Maryse Narcisse, une façon pour elle de dire que son parti ne compte pas rencontrer le chef de l’État.
Après sa rencontre avec les anciens présidents de la République Jocelerme Privert et Boniface Alexandre, le président Jovenel Moïse avait aussi sollicité une rencontre avec l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. « Malheureusement, M. Aristide n’avait même pas accepté de recevoir la lettre d’invitation… », a regretté Jude Charles Faustin, conseiller de Jovenel Moïse.
Par ailleurs, d’autres partis politiques se sont déjà entretenus au Palais national avec le chef de l’Etat. C’est le cas pour les responsables de l’OPL et de RDNP.
Sur la formation du nouveau gouvernement, Eric Jean Baptiste, secrétaire général du RDNP, n’a pas écarté la possibilité pour son parti d’intégrer le nouveau cabinet ministériel. Toutefois, a-t-il dit, il doit y avoir une feuille de route et une vision bien définie.
Robenson Geffrard
Le Nouvelliste