Les premières mesures de Jean-Michel Lapin, Premier ministre par intérim
Nommé et installé dans ses fonctions le 21 mars dernier, le Premier ministre par intérim tente déjà d’imprimer sa marque. Lors de son premier Conseil de gouvernement vendredi dernier à la Primature, Jean-Michel Lapin a pris pas moins de 15 décisions relatives aux véhicules de l’État, nominations, contrats, et au fonctionnement des ministères, entre autres.
Jean-Michel Lapin, lors de ce Conseil de gouvernement, a demandé aux ministres de prioriser les dossiers déjà initiés et d’éviter de prendre de nouvelles décisions visant à engager l’État. Il leur demande aussi de procéder au cas par cas quant aux contrats et dossiers de nomination qui sont déjà dans les circuits administratifs normaux, notamment au niveau de l’OMRH et de la CSCCA. « Aucune suite ne sera accordée à un contrat ou dossier de nomination qui se trouve encore au niveau d’un ministère. Une considération spéciale sera cependant accordée au MSPP, au MENFP et au MAST », a relevé Le Nouvelliste dans un document authentifié pour le journal par le secrétaire d’Etat à la Communication, Eddy Jackson Alexis.
« Un contrat retourné pour être complété et corrigé peut continuer à suivre son cours, mais un contrat refusé et retourné par la CSCCA est annulé », exige le Premier ministre par intérim.
S’agissant des subventions, le Premier ministre a.i a annoncé lors du Conseil de gouvernement vendredi dernier qu’il prendra une circulaire en ce sens. Toutefois, il a demandé aux ministres de rester dans les limites de leurs disponibilités budgétaires. Il a aussi instruit le ministre de l’Économie et des Finances qu’à partir du mois de juin de l’année fiscale, de couper les soldes de crédit des lignes budgétaires utilisées pour accorder les primes aux ministères.
Jean-Michel Lapin a aussi demandé au secrétaire général de la Primature de voir avec l’OMRH le traitement à donner aux contrats et nominations en cours notamment au ministère des Affaires sociales et du Travail (MAST), au ministère de la Défense, au Ministère de l’Education nationale, aux ministère de la Jeunesse et des Sports (MENFP), Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). Les ministres, a-t-il instruit, doivent consulter leurs directions des ressources humaines afin qu’elles entament le processus de vérification de conformité des contrats de sorte que ces derniers soient prêts pour expédition à I’OMRH ou CSCCA.
« Le Premier ministre demande aux ministères de communiquer à la Primature les accusés de réception scellés, pour les cas de contrats et de nominations qui y ont été déjà acheminés et qui n’ont pas encore reçu de traitement jusqu’à aujourd’hui. Il demande aussi au ministre de la Justice et de la Sécurité Publique de lui soumettre le code budgétaire, des réquisitions (relatives au paiement des policiers) en traitement au ministère de l’Économie et des Finances », a décidé le chef du gouvernement démissionnaire.
Il n’y a pas une semaine, Jean-Henry Céant, Premier ministre, avait à sa disposition tout l’appareil de l’État. Aujourd’hui, simple citoyen, un de ses ministres devenir Premier ministre par intérim s’engage à lui rappeler qu’il n’est plus l’homme fort de la Primature.
Jean-Michel Lapin a donc instruit le secrétaire général de la Primature « de dresser un rapport de tous les véhicules qui ont été mis à disposition du Premier ministre Céant; de laisser, au regard de la loi, à sa disposition, le nombre de véhicules auxquels il a droit en tant qu’ancien Premier ministre et de prendre toutes les dispositions pour que les autres véhicules soient retournés à la Primature d’ici le vendredi 30 mars 2019 », a consulté Le Nouvelliste dans un document authentifié pour le journal par le secrétaire d’État à la Communication, Eddy Jackson Alexis.
Comme pour montrer qu’il est déterminé à récupérer les véhicules de l’État, le Premier ministre par intérim a demandé aux ministres de soumettre à la Primature une correspondance lui demandant d’intervenir auprès du ministère de la Justice, à travers les commissaires de gouvernement, afin de récupérer les véhicules de l’État détenus illégalement.
Par ailleurs, le Premier ministre par intérim a demandé aux ministres de soumettre à la Primature la liste de tous les véhicules gardés illégalement afin de porter plainte.
L’ancien Premier ministre Jean-Henry Céant avait pris une décision interdisant la circulation pour les véhicules immatriculés « Service de l’État » les week-ends et les jours fériés ; les jours de travail au-delà de 7 heures p.m. conformément à l’arrêté sur le train de vie de l’État. Pour faire appliquer cette décision, M. Lapin a annoncé qu’à partir du premier avril 2019, la police sera instruite de procéder à l’arrestation des véhicules qui n’auront pas d’autorisation pour circuler au-delà des heures réglementaires, selon ce document qui rapporte les décisions prises par le gouvernement démissionnaire lors du Conseil de gouvernement de vendredi dernier.
Robenson Geffrard
Le Nouvelliste