La Représentante spéciale du Secrétaire général (RSSG), Helen La Lime, a présenté aujourd’hui la situation d’Haïti au Conseil de sécurité
Mme La Lime a souligné l’impact positif de la mission sur le renforcement des capacités de la Police Nationale d’Haïti (PNH), la promotion des droits de l’homme et le renforcement des institutions de l’état de droit, avec notamment la promulgation, le 26 octobre, de la loi sur la création et le fonctionnement du Conseil national d’assistance légale, après plusieurs mois de discussion. « Sa mise en œuvre complète contribuerait grandement à atténuer le phénomène de longue durée qu’est la surpopulation carcérale », a souligné le RSSG.
« À la suite d’une série de nominations faites par le pouvoir exécutif à l’automne, il ne manque que 60 à 70 juges supplémentaires pour que les tribunaux des 18 juridictions du pays fonctionnent à pleine capacité », a-t-elle ajouté.
La RSSG a également souligné le travail de la MINUJUSTH visant à créer un environnement favorable pour les organisations de défense des droits de l’homme et à renforcer les capacités des acteurs des droits de l’homme dans le pays, ainsi que la nomination d’une ministre déléguée en charge des Droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême, ce qui « indique qu’Haïti est prêt à s’engager auprès des organes internationaux chargés des droits de l’homme et à élaborer un plan d’action national ».
« Il reste beaucoup à faire » a souligné la chef de la MINUJUSTH. « Les initiatives pilotes doivent maintenant être étendues à tout le pays ». Ajoutant que « les mécanismes d’inspection du système judiciaire doivent être renforcés afin d’accroître le rythme de traitement des affaires par les juges ».
Pour assurer le renforcement continu des ressources humaines, logistiques et matérielles de la PNH, Mme La Lime a indiqué qu ‘« il appartient non seulement au gouvernement haïtien, mais également à la communauté internationale de respecter leurs engagements de financer pleinement le plan de développement stratégique quinquennal de la PNH. ». Mentionnant en outre l’importance pour « le Parlement d’adopter des lois essentielles telles que la loi organique de la police nationale d’Haïti, un nouveau code pénal et un nouveau code de procédure pénale ».
En ce qui concerne le problème de la violence liée aux gangs, la RSSG a salué l’engagement pris récemment par le pouvoir exécutif et la police nationale d’accroître leurs efforts pour trouver des solutions durables à ce problème récurrent dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Faisant valoir que « le contexte actuel du pays est chargé de défis, mais aussi d’espoir », Mme La Lime a souligné « la nécessité d’une assistance collective au pays afin de sortir de l’impasse politique actuelle ». En conclusion de son exposé, elle a ajouté que par « un dialogue constructif et pacifique, le gouvernement haïtien élu démocratiquement pourra préparer le terrain pour le prochain cycle électoral et continuer à mettre en œuvre des programmes qui améliorent la vie de ses citoyens. »
Source : MINUJUSTH