Gabriel Fortuné mandaté par Jovenel Moise pour trouver une trêve politique
Parallèlement au processus de dialogue politique mené par le Premier ministre, Jean Gabriel Fortuné, proche du chef de l’État et maire de la ville des Cayes, rencontre lui aussi les acteurs de la société en vue, dit-il, de trouver une trêve politique. À la demande de Jovenel Moïse, l’ancien sénateur a confié au Nouvelliste qu’il est en train d’aplanir le terrain pour le dialogue.
Le mandat du président de la République et la lumière sur l’utilisation du fonds PetroCaribe sont les deux seules choses qui ne sont pas négociables dans le cadre des rencontres réalisées par le maire des Cayes avec des acteurs politiques. Mandaté par Jovenel Moïse pour trouver une trêve à la crise qui secoue le pays, Jean Gabriel Fortuné a fait savoir au Nouvelliste qu’outre le mandat du chef de l’État et le dossier PetroCaribe, tout le reste est négociable…
D’entrée de jeu, Jean Gabriel Fortuné a souligné qu’il ne dialogue pas avec les acteurs de la société. « Nous n’en sommes pas encore là. Nous avons rencontré différents acteurs sur la crise. Nous leur avons montré la nécessité d’aller vers une trêve et cette trêve pourrait nous conduire vers le chemin du dialogue, et c’est là notre limite », a-t-il confié au Nouvelliste jeudi lors d’un entretien téléphonique. Il a souligné avoir cette mission officielle de la part du chef de l’État.
L’ancien sénateur a précisé que c’est le Premier ministre qui a pour mission de mener le dialogue. Mais pour avoir des pourparlers, il faut la paix et la sérénité, a-t-il dit.
Pour l’heure, M. Fortuné dit avoir déjà rencontré des leaders d’étudiants, des sénateurs en fonction et des anciens sénateurs, les différents partis politiques de l’opposition et d’autres partis qui ne sont ni dans l’opposition ni proches du pouvoir. Selon lui, le travail est difficile et compliqué. « Mais il faut le faire… », a-t-il affirmé.
« Jean Gabriel Fortuné, agissez-vous comme conseiller du président de la République ? » À cette question directe du Nouvelliste, l’ancien sénateur a répondu en ces termes : « Je suis plus que ça. Je n’ai jamais caché ma proximité avec Jovenel depuis sa campagne… »
Selon le maire démissionnaire des Cayes, à partir de février 2019, il restera au président Jovenel Moïse trois ans à passer au pouvoir. Il estime qu’on devrait profiter de ces trois ans avec Jovenel Moïse au Palais national pour réaliser la transition. « De 1987 à nos jours, on n’a jamais fait la transition vers la démocratie, vers l’État de droit. Beaucoup d’institutions qui existent dans la Constitution ne sont jamais mises sur pied comme le Conseil électoral permanent. Tout le monde devrait se mettre ensemble pendant ces trois ans pour finir avec la transition et implanter des institutions républicaines », a-t-il exhorté.
« Le mandat du président et le dossier PetroCaribe ne sont pas négociables. Après quoi, tout est négociable. On doit faire des concessions. Prezidan Jovenel Moïse pa ka pote chaj la pou kont li… », a avancé Jean Gabriel Fortuné.
Dans le cadre du dialogue politique, Gabriel Fortuné a rassuré le Premier ministre qu’il n’est pas là pour le remplacer. Le président de la République avait officiellement confié à Jean-Henry Céant la mission de dialoguer avec tous les secteurs en vue de sortir de la crise politique qui secoue le pays. Le chef du gouvernement a déjà soumis pour approbation à Jovenel Moïse la proposition d’un pacte de gouvernabilité autour de laquelle sera déroulé le dialogue.
Robenson Geffrard
Le Nouvelliste