Jean-Henry Céant négocie, Jovenel Moïse prépare la rentrée des classes
Plus d’une semaine après la nomination de Jean-Henry Céant comme Premier ministre, aucune date n’est encore retenue pour la présentation de sa politique générale devant le Parlement. Alors que le Premier ministre nommé multiplie les négociations, le chef de l’État tente d’apaiser la situation socioéconomique à l’approche de la rentrée des classes.
Même si le chef de l’État a fait choix de lui comme chef du gouvernement, c’est le Parlement qui va décider en dernier ressort. Selon les vœux de la Constitution haïtienne, Jean-Henry Céant a déjà fait le dépôt de ses pièces au Sénat et à la Chambre des députés prouvant, entre autres, qu’il n’a jamais renoncé à sa nationalité.
Joint au téléphone dimanche par Le Nouvelliste, le Premier ministre nommé n’a voulu faire aucune déclaration pour le moment. Jean-Henry Céant se concentre sur les négociations avec les parlementaires. Il se veut prudent pour ne pas faire des déclarations susceptibles d’entraver les pourparlers.
Les parlementaires sont divisés sur le choix du président de la République. Jean Henry Céant ne pourra pas compter sur le vote de l’opposition au Sénat et à la Chambre des députés. Les quatre sénateurs de l’opposition sont membres du Secteur démocratique et populaire qui ne jure que par la démission du chef de l’État et le renvoit du Parlement.
S’agissant des quelque 16 députés de l’opposition tombeurs de Jack Guy Lafontant, certains d’entre eux sont formels : ils ne voteront pas en faveur de Jean-Henry Céant. Toujours est-il qu’il il y a pas encore de position arrêtée pour le groupe. Une rencontre est prévue ce mardi entre le groupe des 16 députés et le Premier ministre nommé, a appris Le Nouvelliste.
Le parti politique de Jean-Henry Céant, ‘’ Renmen Ayiti’’, ne compte que trois députés, aucun sénateur. S’il veut être ratifié, ce dernier doit négocier avec les parlementaires, surtout les députés proches du pouvoir en place indispensables à sa ratification.
Les négociations entre parlementaires et Premier ministre sont généralement caractérisées en Haïti par le partage du pouvoir, la distribution de postes ministériels et de directions générales à des proches de parlementaires.
Le président de la Chambre des députés contacté par Le Nouvelliste a estimé que le Premier ministre devrait discuter avec le chef de l’État pour avoir les coudées franches afin de dégager une majorité au Parlement.
« À la Chambre des députés, je ne vois pas trop d’animosité contre le Premier ministre nommé. Jean-Henry Céant devra discuter avec les dirigeants des 25 partis politiques représentés au Parlement », a exhorté le député Gary Bodeau, soulignant que le chef de l’État avait promis la formation d’un gouvernement inclusif.
Entre-temps, à l’approche de la rentrée des classes fixées au 3 septembre, le président Jovenel Moïse tente d’apaiser la situation socioéconomique qui reste tendue depuis les émeutes des 6 et 7 juillet dernier.
Sur son compte Twitter, le président annonce un ensemble de mesures visant à favoriser les plus démunis.
« Pour pallier les défis de la rentrée scolaire, mon administration octroiera une aide aux employés de l’État. Elle équivaudra à 100% pour un salaire mensuel de 25 000 gourdes et moins de 50% pour un salaire de 25 001 gourdes jusqu’à 46 000 gourdes, 25% pour les montants supérieurs à 46 000 gourdes », selon un tweet de Jovenel Moïse.
Il faut souligner qu’il y a environ 80 000 employés dans l’administration publique en Haïti.
Le locataire du Palais national a annoncé aussi que plus de 400 000 manuels scolaires seraient distribués aux écoles nationales du pays. « Les enfants issus des quartiers populaires seront assistés par le gouvernement à l’occasion de la rentrée scolaire », a-t-il ajouté.
« Le MENFP s’engage à améliorer, dès cette année, sa politique de subvention des manuels scolaires, afin de permettre aux parents de recevoir les ouvrages à temps et dans de meilleures conditions », écrit Jovenel Moïse sur son compte Twitter.
Robenson Geffrard
Le Nouvelliste
