Journée mondiale de l’environnement : la pollution aux déchets plastiques au cœur des préoccupations
Ce mardi 5 juin 2018 marque la journée mondiale de l’environnement. Nous savons qu’il existe un lien étroit entre l’environnement et l’économie, car des dégâts environnementaux peuvent affecter la croissance d’une économie et détériorer son processus de développement. Les dégâts de l’ouragan Matthew en octobre 2016 en Haïti en témoignent bien.
Pour la célébration de la Journée mondiale de l’environnement cette année, les autorités des Nations Unies ont décidé de mettre la pollution aux déchets plastiques au cœur du thème principal retenu, car l’augmentation rapide de la production de déchets plastiques représente de plus en plus un grand danger pour l’environnement. On parle de 619 millions de tonnes de plastique qui pourraient être produites chaque année à l’horizon 2030.
Au niveau mondiale, les experts des Nations Unies indiquent que 500 milliards de sacs plastiques sont utilisés chaque année ; 1 million de bouteilles en plastique sont achetées chaque minute et le plastique représente 10% de tous les déchets produits par l’homme.
En Afrique, par exemple, 4.4 millions de tonnes de plastiques se retrouvent dans les mers et océans chaque année, selon des chiffres l’ONU. Par conséquent, certains pays africains ont décidé de prendre le taureau par les cornes et ont mis en œuvre des politiques claires de lutte contre la pollution au plastique, tels le Maroc, le Rwanda et le Kenya, qui ont eux-mêmes interdit l’usage même de sachets en plastique sur leur territoire.
Pour la Journée mondiale de l’environnement cette année, le message du secrétaire générale des Nations Unies Antonio Guterres est simple: »bannissez les produits en plastique à usage unique. Refusez ce que vous ne pouvez pas réutiliser. Ensemble, nous pouvons ouvrir la voie à un monde plus propre et plus vert ».
Selon certains analystes de l’ONU, les interdictions de sacs en plastique, si elles sont correctement planifiées et appliquées, elles peuvent contrer l’une des causes de la surconsommation de plastique.
Déchets en plastique en Haïti. On en parle souvent dans la presse. Un grand mal à notre environnement, surtout l’environnement à Port-au-Prince.
Il faut rappeler qu’Haïti a le taux de collecte de déchets solides le plus bas de la région Amérique latine et des Caraïbes, soit 12.4 %, selon la Banque mondiale. Donc nous avons beaucoup de travail à faire pour lutter véritablement contre les déchets solides en Haïti. Cette lutte doit se faire non pas par de petits projets, mais par de véritablement politiques publiques qui définissent non seulement les sanctions contre tous ceux et celles qui jettent des fatras dans les rues, mais aussi des politiques qui prennent en compte l’aspect éducatif, la sensibilisation, la production, le ramassage et la transformation de ces déchets qui non seulement alimentent les inondations dans la région métropolitaine, mais aussi qui causent des problèmes de santé à nos enfants et qui ont des incidences négatives sur le secteur touristique en Haïti.
Riphard Serent, MPA
Economiste