Jacmel : Il tue sa compagne, cherche à se suicider

Source Claudy Belizaire | Le Nouvelliste

La mort de Marlène Colin, âgée d’une trentaine d’années, tuée à coups de couteau par son conjoint Rigaud Ernest, père de sa fillette de 4 ans, le jeudi 3 mai 2018, a causé une onde de choc dans la métropole du Sud-Est qui s’est répandue dans tout le pays.

Sur les trottoirs comme dans les médias, toute la ville de Jacmel ne parle que de ce drame. Rigaud a tué Marlène. Sur les réseaux sociaux, les débats sont enflammés. Chacun a sa version, chacun ses considérations, chacun son verdict. Que s’est-il passé ?

Ancienne élève du lycée Célie Lamour de Jacmel, Marlène Colin venait à peine de décrocher son diplôme en sciences infirmières en juillet 2017, après quatre ans d’études bouclées en République dominicaine. Marlène Colin a été retrouvée baignant dans son sang de la tête aux pieds dans sa résidence de Labidou, quartier de Jacmel. Le présumé criminel a administré plusieurs coups de couteau à la victime.

Après avoir commis son forfait, le présumé assassin, Rigaud Ernest, s’est dirigé immédiatement à bord d’un taxi-moto vers le port de Jacmel où il a tenté de se noyer. Surpris en agonie, ce dernier a été sauvé in extremis des eaux par des nageurs avant d’être remis un peu plus tard à des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) affectés au commissariat de Jacmel.

En garde à vue depuis quatre jours, Rigaud Ernest, ancien membre du Mouvement Chrétien pour une Haïti nouvelle (MOCHRENA), est connu dans la ville pour avoir été l’un des leaders influents des manifestations organisées à Jacmel en 2004 qui avaient conduit à la chute du président Jean Bertrand Aristide du pouvoir. Pendant les élections législatives de 2015, il a été très remarqué dans les activités de campagne d’un actuel sénateur de la République, élu du Sud-Est. Rigaud Ernest est une personnalité connue de Jacmel, avec un rayonnement dans tout le département du Sud-Est.

Selon les premières indications obtenues de sources policières et judiciaires, Rigaud Ernest a enlevé la vie de sa femme, quatre jours après avoir été invité au parquet de Jacmel le 30 avril, à la demande de la défunte Marlène Colin. La victime avait déposé une plainte contre son conjoint qui lui rendait la vie impossible dans leur relation conjugale.

Dans la matinée du vendredi 4 mai, Me Alexandre Antonius, juge de paix suppléant au tribunal de Jacmel, accompagné des agents du service départemental de la police judiciaire (SDPJ), a procédé à une première audition de l’inculpé Rigaud Ernest au commissariat de Jacmel.

Dans sa version des faits presentee aux journalistes apres l’audition, le présumé criminel a avoué avoir tué sa femme suite à une dispute, précisant qu’il avait perdu le contrôle de ses émotions. « J’ai laissé les États-Unis le 18 avril 2018 pour rentrer en Haïti. Depuis lors, Marlène m’a privé de tout droit de visite de ma fillette que j’aime tant pendant plus de 12 jours. Devant ma situation de détresse et d’humiliation, je suis tombé dans une profonde désolation », a déclaré Rigaud Ernest.

« Je devais quitter Haïti le vendredi 4 mai. Avant de prendre mon vol, j’avais demandé à Marlène une rencontre afin de décider de l’avenir de notre enfant. Elle a catégoriquement refusé d’aborder ce sujet. Sèl bondye ki te konn kòman mwen santi’m. Lèm pase je’m kouto a te sou tab la, mwen pike madanm mwen », explique-t-il.

Concernant les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux faisant croire que Rigaud Ernest aurait commis l’acte après avoir procédé à un test ADN dont les résultats auraient révélé qu’Anaëlle Kya Ernest n’est pas sa fillette biologique, le présumé assassin a confirmé que la petite fille âgée de 4 ans est belle et bien sa fille. « Tout le monde peut voir qu’elle est de mon sang », dit-il.

Rigaud Ernest affirme n’avoir fait effectué aucun test de recherche de paternité (Test ADN)

Rigaud Ernest a par ailleurs souligné qu’il était en relation avec Marlène Colin depuis 14 ans. « J’ai investi plus de soixante mille dollars américains dans ses études en sciences infirmières en République Dominicaine. Depi li fin gradye 28 jiyè a, li di’m mwen pa kamarad li, se remò sa yo kap touye’m», a-t-il martelé lors de l’audition.

Selon des sources proches de la victime, depuis plusieurs années Marlène Colin traversait…………………………………..lire la suite sur lenouvelliste.com

 

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