Analyse des développements récents observés dans l’économie haïtienne au 4ème trimestre de l’exercice 2016-2017

Écrit par Riphard Serent, MPA / Eonomiste / riphsardserent@gmail.com | Radio Vision 2000

 La Banque centrale vient de publier sa dernière note sur la politique monétaire, un rapport qui analyse les développements récents observés dans l’économie haïtienne au 4ème trimestre de l’exercice 2016-2017 qui vient de se terminer sur des notes à la fois positives et négatives.

En effet, au niveau du secteur réel de l’économie, comme nous l’avons déjà commenté à cette rubrique, l’inflation annuelle a ralenti dans l’économie pour passer de 15.8%  à 15.6% en juillet et en août 2017, alors qu’en glissement mensuel, le taux d’inflation s’est établi à 0.9% en août dernier, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport au mois de juin. Ce ralentissement du rythme de progression de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) est imputable à la performance de la récolte de printemps dans la majorité des zones de production agricole, selon la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), et également à cette stabilité du taux de change qui a permis d’amortir l’effet des prix de certains bien importés dans la formation des prix sur le marché local.

En ce qui concerne  les finances publiques, les données disponibles au 30 septembre 2017 et rapportées par la note sur la politique monétaire de la BRH font état d’un déficit budgétaire courant au 4èmetrimestre 2017, ce déficit qui s’est chiffré à 1.9 milliard de gourdes, soit une baisse de 1.6 milliard de gourdes par rapport au 3ème trimestre. Les recettes publiques ont progressé de 15.5% en variation trimestrielle pour se porter à 21.4 milliards de gourdes, alors que les dépenses ont augmenté de 5.4%. Bonne nouvelle pour les finances publiques : le gouvernement a pu atteindre ses prévisions de recettes fiscales pour l’exercice 2016-2017 pour la première fois, car le taux de réalisation des recettes par rapport aux prévisions dans le budget rectificatif 2017 est de 104.5%.

Au niveau du secteur externe, toujours selon la note sur la politique monétaire de la Banque centrale, le déficit commercial s’est détérioré sur les 10 premiers mois de l’exercice fiscal 2017 pour atteindre 2,098.3 millions de dollars américains, soit une hausse de 17.6% par rapport à la même période de l’année antérieure. Il faut dire que cette détérioration de la balance commerciale d’Haïti est due à une progression de 11.4% des importations et une baisse de 2.2% des exportations. Parallèlement, les transferts privés sans contrepartie et sans ajustement en provenance de l’étranger ont atteint 1.82 milliard de dollars pour la période allant d’octobre 2016 à août 2017, soit 100 millions de dollars de plus que le niveau enregistré pour l’ensemble de l’exercice précédent.

Il faut dire que selon cette dernière note sur la politique monétaire, cette augmentation des transferts privés de la diaspora, combinée aux différentes interventions de  la BRH, a permis de renforcer l’offre de devises sur le marché et a, conséquemment, contribué au maintien de la valeur de la gourde par rapport au dollar américain durant tout le trimestre sous étude.

Dans une toute prochaine rubrique on pourra voir les décisions de politique monétaire qui ont été prises par la BRH, la santé du système bancaire et les perspectives économiques haïtiennes, mais on peut dire, en passant, que la Banque des banques a procédé à la reprise systématique de la liquidité en gourdes excédentaire sur le marché à travers les bons BRH tout en gardant les taux d’intérêt sur ces derniers inchangés.

 

 

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