Chili à tout prix », Un film-reportage qui invite les pouvoirs en Haïti à se pencher sur la migration
Source Professeur Amary Joseph NOEL | Haiti Express News
Le soir du 21 septembre 2017, malgré les menaces de l’approche de Maria, (ouragan, classé catégorie 4) des côtes Nord d’Haïti et la peur coutumière de la pluie des habitants de la zone métropolitaine, « Chili à tout Prix » a fait salle comble.
Oui, c’est dans une salle « Épicure » de l’Hôtel El Rancho de Pétionville, bondée de monde que Valery Numa (VN), « véritable vigile national » a ouvert le tournage du troisième film du Groupe Platinum : « L’objectif est de répondre au devoir de voir ce qui se passe ! Loin d’être le stimulant au départ d’Haïti évoqué après la projection de ‘Destination Brésil’, ‘Chili à tout prix’ est une vitrine qui montre comment les haïtiens se battent pour sortir du lot. Si l’expérience du Brésil était bonne, celle du Chili est fructueuse ! Le documentaire se veut un échantillon représentatif de la réalité, non une tentative de montrer la misère. Vous êtes libre de rire ou de pleurer! Ceux qui laissent Haïti avec un minimum de préparation arrivent à se tirer d’affaire plus ou moins bien au Chili !… ».
De “Destination Brésil” au lancement de “ Chili à tout prix », une bonne année s’est écoulée ! VN et son équipe ont fait preuve de constance et de détermination ! La migration est un vaste champ à scruter et à analyser. Le nouveau film, comme le précèdent, est un véritable plaidoyer qui invite l’État haïtien et les Pouvoirs établis à se pencher sur la migration, à prendre au sérieux cette plaie béante d’où fluent toutes les velléités de développement national. L’hémorragie date de 1929(Cuba, République Dominicaine, Afrique, Canada, USA, etc. Elle semble avoir pris sa vitesse de croisière dans ce premier quart du 21ème siècle où de grandes vagues d’haïtiens qui ont perdu espoir, fuient à tout prix cette Haïti « kote yo pa jwenn anyen. » Se rendre au Chili est rendu plus aisé parce qu’aucun visa n’est exigé !
D’après une récente étude de la banque mondiale, Haïti est championne au monde des pays dont les cadres formés à l’Université offrent des services en terre étrangère. 84% de nos professionnels de haut rang oeuvrent dans d’autres pays. Pourtant, le gouvernement n’en a cure ! D’entrée de jeu, le film campe l’Exécutif haïtien actuel dans son indifférence. Le Ghana (Afrique) nous suit avec 47%, justement la moitié. Le Mozambique occupe la troisième place avec 45%.
Le documentaire laisse poindre trois grandes étapes : 1o) Les préparatifs de départ et le voyage, 2o) La terre d’accueil et 3o) Les opportunités.
1) Préparatifs et voyage
Les jeunes qui briguent le Chili sont invités par des proches ou conseillés par des amis déjà sur place. Ils vendent les biens de leur famille pour se procurer l’argent nécessaire pour le voyage. De nos jours, les jeunes haïtiens en nombre impressionnant envahissent l’Aéroport François Duvalier avant même le point du jour. Parfois, ils sont si nombreux (entre 300 et 400 par jour) que les officiels les postent à une certaine distance des autres passagers. Certains dorment sur place. Ils ne veulent pas rater le vol. Car, malgré une réservation confirmée, ils sont tous sous « stand by ». Ils doivent payer pour faire vérifier que leur nom figure sur la liste des passagers du jour et se savent exposés à l’assaut des voleurs. Pour entrer, au Chili, il leur faut au moins 1000 dollars d’argent de poche. La scène d’un jeune homme en pleurs, détenant seulement 730 dollars et contraint après inclusion dans un échantillon de rebrousser chemin pour insuffisance de fonds est très poignante. Son ami qui n’avait que 550 dollars a été plus chanceux ! L’avertissement de VN dans son introduction avait bien sa raison d’être.
Ce sont les vols « LAN Chile » qui drainent les migrants. Les cinéastes eux-mêmes avaient emprunté l’un de ces vols pour se rendre au Chili. Et, cette immersion a apporté un plus au documentaire. Dans la cabine, ils sont tombés sur deux jumeaux, encore enfants, Carlens et Feguens Petithomme. Le film décrit la joie de ces deux enfants toute joie qui vont, enfin retrouver leur père expatrié et informe sur le fait qu’il n’y a pas d’âge fixe pour prendre la route du nouvel El dorado.
2) Chili, terre d’accueil,
Le Chili s’étire en forme longue du Pérou au nord au Cap Horn au Sud incluant des frontières avec la Bolivie et l’Argentine.
En 2001, 16 Haïtiens seulement étaient enregistrés à l’Ambassade d’Haïti au pays d’Allende et de Pinochet. Aujourd’hui, une quinzaine d’années après, ils sont plus de 85.000. Ils ont laissé Haïti avec un minimum de préparation. La majorité s’est établie dans la Capitale, Santiago. Leur plus grand handicap c’est la langue. Ceux qui arrivent avec une bonne connaissance de la langue de Cervantès ont plus de chances de réussir. L’autre handicap, c’est la régularisation ou l’acquisition du visa de séjour. Une condition de base c’est d’avoir un contrat de travail. Pléthore d’entre eux se sont fait rouler. Car, un marché de faux contrats de travail s’est ouvert. Imaginez les déboires de l’étranger « just come » haïtien victime des margoulins.
Une coopération existe entre Haïti et le Chili depuis 1961. La police chilienne vieille de 90 ans apporte une aide à la jeune police haïtienne de 22 ans. Le Chili accorde annuellement 5 bourses d’étude à des policiers haïtiens. Le film met en exergue des policières haïtiennes en formation à l’École des Carabiniers du Chili.
Si les Pouvoirs d’ Haïti affichent de l’indifférence quant à la cause des migrants, l ’Ambassade d’Haïti au Chili joue sa partition dans les limites de ses possibilités. Elle va signer un accord pour régulariser 3000 enfants haïtiens en situation d’irrégularité. Une autre convention existe déjà qui consacre la validation des diplômes en provenance d’Haïti. Les jeunes Haïtiens n’auront plus à refaire la classe de Philo, par exemple. Le Service Jésuite au Migrants du Chili comme celui d’Haïti prend soin de nos expatriés : attention sociale, encadrement juridique, écoles, soins de santé cours d’Espagnol, traduction de documents en Kreyol, soutien au plus démunis, quête de travail pour les sans papiers etc. En Haïti, c’est le Service Jésuite et le GAR (Groupe d’Appui aux Réfugiés) qui s’occupent véritablement des migrants et des déplacés forcés. Le 17 août 2010, le Révérend Père Jean Marc BIROND, sj. Supérieur Provincial des Jésuites du Canada et d’Haïti, a donné mandat au Père Wismith Lazard sj, Directeur du Service Jésuite aux Réfugiés en Haïti d’organiser…………………...lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com
Pasteur de l’Eglise de Dieu, district Gonaives 2, Coordonateur de la VIHAMO pour la commune des Gonaives, Coordonateur du movement de la jeunesse chretienne aux Gonaives, auteur du livre : « l’Avortement, une violation du droit a la vie de l’etre humain », Directeur des operations a la compagnie Le Transporteur SA, je suis Jean Rubin TELUSMA. Je pense que le nouveau film n’ est un pas seulement un véritable plaidoyer qui invite l’État haïtien et les Pouvoirs établis à se pencher sur la migration, à prendre au sérieux cette plaie béante d’où fluent toutes les velléités de développement national, mais c’est aussi un tableau qui depeint la situation lamentable et calamiteuse d’un peuple qui, en depit de sa force et de ses energies, souffre de tout; un peuple pour lequel ses dirigeants n’ont aucun plan d’avenir et de developpement durable; un peuple qui cherche de part lui-meme sa vraie destinee malheureusement en dehors de sa terre natale et de sa patrie. Pour moi, le film traduit aussi la deception d’un peuple qui a perdu sa fierte de peuple et qui accepte de devenir esclave d’autre]s peuples quoique libre, afin de trouver de quoi repondre a ses besoins les plus elementaires. Que Dieu nous soit en aide!
J’aurais aime que ma ville, et particulierement les jeunes de ma region beneficient encore une nouvelle projection de ce film. Je suis pret a mettre tout en oeuvre pour faciliter cette realization ou une telle initiative.
Mes felicitations a Valery et je vous encourage a faire mieux chaque jour pour le salut d’Haiti.