Vote du projet de loi de finances 2017-2018 à la Chambre basse avec toutes ses faiblesses

Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000

L’actualité économique de cette semaine va être marquée, entre autres, par le vote de la loi de finances 2017-2018 à la Chambre basse, environ un mois et quelques jours après le dépôt de ce projet de budget au Parlement.

Les députés ont surpris tout le monde ce mardi soir ; 74 voix pour, 6 abstentions et 0 contre, tel a été le résultat du vote sur le rapport de la commission économie et finance de la Chambre des députés sur le projet de loi de finances de 144 milliards de gourdes, soit environ 2.3 milliards de dollars américains.

Les députés ont décidé de voter ce projet de budget 2017-2018, malgré toutes ces anomalies et toutes ces faiblesses ; des économistes se questionnent sur la sincérité du budget, d’autres posent le problème de l’aspect juridique du budget, qui devrait préoccuper une institution comme la Cour supérieur des Comptes, et plus loin de l’opacité même de ce projet de loi de finances qui ne donne pas de détails sur un ensemble de dispositions, notamment celles liées à la partie  »financement » du budget par rapport à la diminution des dons de plus en plus dans l’économie.

Il faut rappeler que dans ce projet de loi de finances 2017-2018, le gouvernement table sur des prévisions de croissance de 3.9% pour l’économie, alors que la Banque mondiale dans son dernier rapport prévoit une croissance de 1.7% de l’économie haïtienne en 2018. Le Gouvernement prévoit également un taux de pression fiscale très faible, soit de 12.4% en deçà des attentes des économistes de la place qui croient que l’Etat doit initier de grandes réformes fiscales  pour augmenter ses recettes domestiques, non pas par l’augmentation des taxes ou des impôts dans l’économie, compte tenu de la dégradation  du pouvoir d’achat des ménages haïtiens, mais par l’élargissement de l’assiette fiscale ou l’augmentation du taux de pression fiscale à travers notamment la lutte contre la corruption et l’équité fiscale.

La balle sera maintenant dans les pieds des sénateurs, qui doivent eux-mêmes se statuer sur ce projet de loi de finances 2017-2018. Si les pairs conscrits arrivent à voter ce projet de budget, on aura, comme la constitution le requiert, d’ici le premier octobre 2017 un budget pour la République qui constituera en un grand test/défi pour l’Administration Moise-Lafontant par rapport à un ensemble de promesses de campagne.

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