La Chine réforme le statut de ses entreprises étatiques
Écrit par Etzer S. EMILE / Economiste / etzeremile@gmail.com | Radio Vision 2000
La Chine a annoncé la semaine dernière vouloir transformer ses entreprises d’Etat en sociétés par action d’ici la fin de l’année, avec l’ambition de réformer ses géants publics souvent déficitaires et sclérosés selon un article du journal La Croix.
Surendettées, subventionnées, peu efficaces, les entreprises d’Etat sont une menace pour l’économie chinoise. Les autorités chinoises ont décidé d’accélérer leur restructuration, en les transformant soit en sociétés à responsabilité limitée, soit en sociétés par actions, d’ici à la fin de l’année. Ce changement d’organisation doit ouvrir la voie à l’entrée d’acteurs privés au capital des entreprises d’Etat, censé améliorer leur gestion. Il s’agit en fait de la fin d’un processus : 90 % des entreprises d’Etat ont déjà ce statut, mais le Conseil des affaires d’Etat veut donner un coup d’accélérateur à la réforme administrative pour terminer ces restructurations avant le 31 décembre, a-t-il annoncé dans un communiqué mercredi 25 juillet.
Le principal changement pour ces entreprises est la création d’un conseil d’administration sur le modèle des entreprises privées, pour prendre les décisions importantes relatives aux embauches par exemple, détaille le Conseil des affaires d’Etat.
Mais les autorités font face à la résistance farouche de ces entreprises. Celles-ci font partie des plus gros employeurs du pays et constituent de puissants fiefs pour leurs dirigeants, soucieux de préserver leurs intérêts personnels. Le changement aidera « à mettre en place un système d’entreprise moderne et à améliorer le mécanisme de gestion orienté vers le marché », a-t-il précisé.
L’annonce intervient après des commentaires du président chinois Xi Jinping plus tôt en juillet. Il décrivait les entreprises étatiques comme un « fondement important du développement national » mais soulignait que leur restructuration était importante afin d’améliorer « leur vitalité, leur compétitivité et leur résistance aux risques », selon l’agence Chine nouvelle.
Selon Moody’s, les entreprises d’Etat sont à elles seules endettées à hauteur de 115 % du PIB, contre 45 % pour les entreprises privées.
Le gouvernement reconnaît la nécessité de les restructurer mais craint les licenciements massifs et l’instabilité sociale. Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté le mois dernier Pékin à supprimer le soutien aux entreprises publiques non-performantes et aux « firmes zombies », qui ne survivent que grâce aux crédits des banques.
Cette information nous fait penser à EDH chez nous et bien d’autres institutions publiques qui appauvrissent l’Etat sans produire les résultats attendus. Haïti doit reformer son administration et ses entreprises publiques dans cette quête de compétitivité et de modernité et pour des services marchands et services publics de qualité.