23e édition: Plus de 17 000 visiteurs à Livres en folie

Source Juno Jean Baptiste et Jean Daniel Sénat | Le Nouvelliste

La plus grande foire du livre en Haïti ne se dérobe pas à sa réputation. Pendant deux jours, malgré la canicule, malgré le changement d’adresse, malgré la tension à peine larvée régnant dans les parages de la Faculté d’ethnologie, des milliers de lecteurs de tout âge ont défilé dans les jardins du MUPANAH et dégusté ce moment d’intimité avec les écrivains. Ces derniers s’en frottent les mains au même titre que les organisateurs.

Livres en folie peut changer d’habits mais ce qui constitue son essence n’a pas bougé d’une pouce: la foule mosaïque. Ce vendredi, vers quinze heures, les jardins du MUPANAH, hôte de l’événement, sont noirs de monde. Cela fait deux jours que jeunes, enfants, écoliers et vieux y déambulent, les yeux brillants, sous un ciel à vous barder de coups de soleil, ils cherchent un titre, trustent des photos avec les écrivains. Un peu à l’est de l’esplanade, sous un chapiteau bleu, Makenzy Orcel, l’un des invités d’honneur, assis un peu en arrière d’un long portrait en carton d’Odette Roy Fombrun, ne s’essouffle pas. «Je participe à beaucoup de foires dans le monde, mais je n’ai jamais vu un intérêt si particulier des jeunes pour le livre», glisse-t-il, le visage fermé, ses dreads dansant dans l’air moins chaud que la veille.

L’auteur de L’Ombre animale, 33 ans au compteur, donne parfois l’impression qu’il ne s’appartient plus. Des photos avec ses lecteurs qui ne cessent d’affluer, des petites conversations aussi, Makenzy Orcel s’y prête avec grâce, gravité et parfois avec de timides sourires en coin. Après avoir conquis le monde francophone, glané des distinctions partout, établi sa stature de jeune écrivain de la Caraïbe, il est revenu à Port-au-Prince, son patelin, là où tout a commencé. Après dix ans, la jeunesse haïtienne, du moins, les milliers qui ont fait le déplacement, s’est appropriée leur prodige. Et à lui, au milieu de cette quintessence, de se dire, étonné : « Livres en folie est unique. C’est beaucoup de jeunes. C’est extraordinaire de les voir autant s’affoler, rien que pour le livre. » C’est pour la première fois qu’autant de lecteurs haïtiens vont pouvoir savourer sa poésie, sa langue imagée. Qu’attend Makenzy Orcel de son lecteur ? Rien de prime abord. Toutefois, il dit espérer que le lecteur puise quelque chose dans son œuvre.

« J’espère qu’il m’aidera à poser des questions, à douter. J’espère que ce lecteur découvre ma langue, ma voix », dit-il. Dans la foulée, l’auteur de Les immortelles, œuvre bien brodée, s’attelle à accoler à son écriture cette quête de couleur et de musique. « Un auteur c’est une voix, c’est un style. Il faut pouvoir l’identifier, rien qu’en lisant son ouvrage, sans avoir besoin de voir sa photo sur la couverture. C’est ce que je cherche. » De sa participation à LEF, il dit avoir retenu …………………..lire la suite sur lenouvelliste.com

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