La diplomatie haïtienne un vrai fardeau pour le trésor public

Écrit par / Etzer S. EMILE / Economiste / etzeremile@gmail.com | Radio Vision 2000

« Le ministère des Affaires étrangères au bord du gouffre »  c’est le titre d’un article du journal Le Nouvelliste publié ce matin qui reprend les déclaration du ministre des affaires étrangères sur les difficultés financières de son ministère.

C’était connu que la facture des missions diplomatiques représente un lourd fardeau pour le gouvernement, mais cette fois ci, la parole est sortie de la bouche d’un officiel, c’est le ministre Antonio Rodrigue qui le dit. En effet, la commission Affaires étrangères, Cultes et Haïtiens vivant à l’étranger a rencontré hier jeudi 11 mai 2017 le ministre des Affaires étrangères et des Cultes Antonio Rodrigue autour de la mise en application de la feuille de route octroyée à son ministère. Le ministre en a profité pour présenter un état des lieux du MAE qui, selon lui connaît une situation « très grave » aujourd’hui.

Un budget de 2 milliards 899 millions 999 mille 619 gourdes épuisé a 90%, un personnel pléthorique tant à l’interne que dans les 49 missions diplomatiques du pays, un local qui n’arrive pas à accommoder l’ensemble du personnel, le ministère des Affaires étrangères et des Cultes est aujourd’hui sur les dents pour reprendre le Nouvelliste.

Il faut dire que sur le plan interne, le ministère des Affaires étrangères compte 641 agents repartis en 571 fonctionnaires et 70 contractuels. Toutes cette pléiade n’est que pour la galerie, fustige le ministre indiquant que « les directions du ministère sont dépourvues de cadres valables ». Les 49 missions diplomatiques du pays comptent aujourd’hui 1 003 membres, soit une moyenne de 20 employés par mission diplomatique. Ce personnel nécessite donc des allocations de l’ordre de 4 millions 295 mille dollars américains mensuellement. Ce qui met le Ministère des Affaires Etrangères dans l’incapacité de payer ses contractuels et ses diplomates à l’étranger. Pour reprendre les mots du ministre, si rien n’est fait pour réduire ce personnel, « c’est la faillite assurée de la diplomatie et du MAE ».

La diplomatie des affaires, cette belle expression est au fond un concept creux, car la diplomatie haïtienne est depuis quelques années des poches a emploi, pour des familles et amis de parlementaires et de ministres. Loin de servir à représenter le pays, attirer les investissements, les touristes ou connecter Haïti et le monde au niveau des affaires, la diplomatie est devenu un lourd fardeau pour le trésor public dans un contexte de raréfaction des ressources financières de l’Etat.

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