Haïti – Politique: Une nouvelle mission non militaire remplacera la Minustah
Source HL/ SL/ HaïtiLibre
La Minustah quittera Haïti dans 6 mois et une nouvelle mission réduite non militaire, la remplacera en Haïti. Une résolution sera adoptée à cet effet avant la fin du mandat actuelle de la Mission onusienne, le 15 avril 2017. Dans son intervention hier au Conseil de sécurité Sandra Honoré, Représentante spécial du Secrétaire général pour Haïti est très claire « […] le Secrétaire général a recommandé la fermeture de la Minustah dans 6 mois à partir de maintenant […] Avec votre soutien, la transition de la Minustah à une nouvelle mission sera guidée par un plan de transition conjoint qui sous-tend le transfert progressif des tâches au gouvernement, aux partenaires internationaux et à l’équipe de pays des Nations Unies. »
Texte de la déclaration au Conseil de Sécurité de Sandra Honoré :
« Madame la Présidente,
1. Je voudrais exprimer ma gratitude à la présidence des États-Unis du Conseil de sécurité, pour avoir convoqué la session d’aujourd’hui sur Haïti.
2. Je saisis l’opportunité pour saluer la présence du Représentant permanent d’Haïti.
3. Je tiens à remercier, en particulier, tous les pays qui fournissent des contingents et du personnel de police à la Minustah et tous les États membres qui collaborent à la consolidation de la stabilité en Haïti.
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,
4. Il y a six mois lors de mon dernier exposé au Conseil de sécurité, à la suite du passage de l’ouragan dévastateur Matthew, nous avons appelé à la solidarité avec le Gouvernement et le peuple d’Haïti alors que le pays a lutté pour continuer à suivre un processus électoral, essentiel pour la consolidation de sa stabilité. Aujourd’hui, en raison de la tenue des élections le 20 Novembre 2016 et le 29 Janvier 2017, les perspectives politiques d’Haïti pour 2017 sont au-delà est nettement améliorée, avec l’ouverture d’une fenêtre cruciale d’opportunité pour répondre aux causes profondes de la crise politique, qui ont précédés les élections. Les élections prévues pour l’installation de tous les fonctionnaires directement élus à tous les niveaux de la structure de gouvernance d’Haïti pour la première fois depuis 2006, y compris le transfert pacifique du pouvoir au troisième président démocratiquement élu depuis le déploiement de la Minustah en Haïti en 2004.
5. Contrairement au dysfonctionnement parlementaire enregistré en 2015, les 119 membres de la Chambre basse ont été élus et tous sauf un des 30 sénateurs ont été assis; Il y a quatre femmes parmieux; et la 50ème législature a sonctionnée régulièrement depuis l’ouverture de la deuxième année législative, le 9 Janvier. Les autorités municipales ont été mis en place près d’un an maintenant et la fin de la publication des résultats locaux des élections est imminente. Après l’inauguration du 58e Président d’Haïti Jovenel Moïse le 7 Février, le Premier ministre Jack Guy Lafontant et son cabinet ont pris leurs fonctions après l’approbation du Parlement le 22 Mars. Le retour d’Haïti à l’ordre constitutionnel et le plein fonctionnement de l’exécutif, du législatif et le gouvernement local sont maintenant en scène pour faire face aux nombreux défis pressants auxquels est confronté le pays.
Mesdames et Messieurs les représentants,
6. Une situation de sécurité relativement stable prévaut, malgré des signes continus de fragilité. La police nationale haïtienne (HNP), aujourd’hui forte de 14,000 personnes, a démontré une capacité accrue dans la planification et l’exécution d’opérations complexes, y compris la sécurisation des élections, tout en exécutant simultanément des tâches de routine dans la lutte contre la criminalité et le maintien plus efficace de l’ordre public. Le développement de la police nationale, y compris dans les domaines de la gestion et de la surveillance internes, du ratio police-population et de la couverture géographique devra se faire dans le cadre du nouveau plan stratégique quinquennal de développement 2017-2021 pour assurer la durabilité de l’organe d’application de la loi.
7. À cette fin, un soutien international, y compris des Nations Unies, sera nécessaire pour permettre à la PNH de fournir éventuellement la sécurité à tous les citoyens haïtiens. J’ai appelé le gouvernement à continuer de donner la priorité à la professionnalisation et à la fourniture de ressources financières et matérielles à la PNH, malgré son intention déclarée de reconstituer une force de défense nationale. La préservation, par le gouvernement, du caractère apolitique de la police sera particulièrement critique pour la crédibilité de l’institution et sa capacité à servir tous les citoyens haïtiens.
Mesdames et Messieurs,
8. Les défis politiques restent le principal obstacle à des progrès constants dans l’administration de la justice et des droits de l’homme pour ancrer véritablement l’État de droit et rendre la police plus efficace tout en créant des conditions propices à l’investissement étranger et national et à la création d’emplois.
9. Le système de la justice et des droits de l’homme continue de souffrir de multiples lacunes, y compris le manque de confiance populaire, de responsabilité, de capacité institutionnelle limitée, les taux élevés de détention préventive prolongée et les conditions inhumaines de détention. Ces lacunes exigent un engagement renouvelé de l’exécutif et du législatif pour concevoir un ensemble de réformes complet puissent enfin s’attaquer à ces obstacles de longue date à la stabilité et au développement. Dans ce contexte, il est regrettable d’arrêter le mandat de l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti et je demande instamment au gouvernement de nommer un point focal au niveau ministériel pour les droits de l’homme et accélérer la nomination transparente et fondée sur le mérite du Protecteur national, même si le rôle de suivi des Nations Unies dans la situation des droits de l’homme se poursuit.
10. De même, le résultat de l’action récente menée pour combler les nominations clés à la Cour suprême et au Conseil supérieur de la magistrature sont vivement attendus comme des étapes importantes pour rétablir complètement le pouvoir judiciaire et soutenir son indépendance vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif.
Mesdames et Messieurs,
11. La résolution de la crise politico-électorale prolongée d’Haïti a créé l’espace politique et la stabilité institutionnelle nécessaire pour que les institutions démocratiques d’Haïti développent un programme constructif et tourné vers l’avenir pour produire des résultats tangibles répondant aux attentes diverses du peuple haïtien, à la suite de la reconstruction post-ouragans et d’une situation économique difficile, tout en abordant les causes profondes de la faiblesse de la gouvernance et de la crise politique récurrente.
Cela sera essentiel pour établir des conditions favorables à une stabilité durable et à un développement durable, compte tenu également de la transition de la Minustah.
12. À cet égard, je suis encouragé par les appels du Président et ceux des dirigeants politiques, de la société civile et du secteur privé haïtiens à l’appui d’un véritable dialogue sur une feuille de route concrète pour les progrès dans les domaines clés, y compris l’identification de priorités claires de développement et la consolidation de l’État de droit. Il sera important que cette feuille de route soit motivée par le désir d’améliorer la prestation de l’État et la confiance des citoyens haïtiens dans les institutions démocratiques. Les Nations Unies en Haïti ont hâte d’intensifier ………lire la suite sur haitilibre.com