Le destin de plusieurs milliers d’Haïtiens suspendu à la plume de Donald Trump
Source Roberson Alphonse | Le Nouvelliste
Quelque 50 000 ressortissants haïtiens détenteurs du Temporary Protected Status (TPS) vivent avec la peur au ventre à l’approche de l’expiration, en juillet 2017, de ce permis de 18 mois octroyé par l’administration Obama. Les rafles de ressortissants illégaux dans plusieurs États américains et les promesses de durcissement de la politique d’immigration par le président Donald Trump n’arrangent rien. « C’est la panique», a confirmé Edens Debas, animateur de « Haïti d’abord », une émission radiophonique à New York.
Les concernés par le TPS ne savent pas avec certitude de quoi demain sera fait. Ils ne savent pas s’ils seront renvoyés en Haïti ni s’ils pourront continuer à travailler. Trois mois avant l’expiration du TPS, ceux qui travaillent risquent d’être mis à pied, a expliqué Edens Debas, « optimiste » en revanche pour la suite. Si le président Donald Trump ne renouvelle pas le TPS, ce serait « une première dans l’histoire », a confié Edens Debas, attentif au plaidoyer initié, entre autres, par le conseiller municipal de New York Eugène Mathieu qui a introduit, en décembre 2016, un texte au sein du conseil municipal pour le renouvellement du TPS. Le tout est supporté par une pétition lancée la semaine dernière pour obtenir 500 000 signatures (www.haititpsrenewal.com).
Il y a « beaucoup de chance » que le TPS soit renouvelé. « Je suis optimiste », a dit Eugène Mathieu, interrogé par le journal. Les cyclones de 2008, le séisme du 12 janvier 2010, l’épidémie de choléra et l’ouragan dévastateur Matthew ont impacté Haïti. Le TPS, « geste humanitaire après 2010 », « est encore nécessaire aujourd’hui », a soutenu Eugène Mathieu qui compte sur le support du sénateur démocrate de New York Chuck Shummer, leader de la minorité démocrate au Sénat. « J’espère que le président Donald Trump se rappellera sa visite à Little Haiti, à Miami, lors de la campagne », a indiqué Eugène Mathieu. L’activiste Marlène Bastien, responsable de Fanm ayisyen nan Miami (FAM), a fait écho « des grandes préoccupations » des bénéficiaires du TPS.
L’incertitude domine parce qu’il n’y a aucun signal de l’administration Trump, a-t-elle indiqué, soulignant elle aussi qu’il y a « beaucoup de gens » qui souhaitent que le TPS soit renouvelé. Les quelque 50 000 Haïtiens concernés par le TPS ne sont pas les seuls à être angoissés. 35 000 Haïtiens qui ont des démêlés avec la justice américaine sont sur la liste de déportation. Parmi ces gens, appelés « criminels aux États-Unis », on compte des gens entrés illégalement dans le pays. Il y a des gens détenus comme par exemple cette mère emprisonnée pour avoir mordu sa fille, a cité Marlène Bastien.
L’activiste a par ailleurs indiqué que quelque 5000 Haïtiens arrivés aux États-Unis en passant par le Mexique sont détenus pas seulement dans des centres de détention, mais aussi dans des prisons dans plusieurs États. Un millier a déjà été déporté, a expliqué Marlène Bastien. Les chances de régulation sont minces pour ces compatriotes, ont souligné Eugène Mathieu et Marlène Bastien. Quoi qu’il en soit, plus de 2500 ressortissants haïtiens sont bloqués à Tijuana, au Mexique, dans l’espoir………..lire la suite sur lenouvelliste.com