Le camp d’hébergement Acra subsiste Sept ans après le séisme
Source Michelson Césaire | Le Nouvelliste
La volonté d’abandonner l’espace est là, mais en attente de l’allocation de 20 000 gourdes promise par l’OIM, des dizaines de familles sinistrées après le séisme dévastateur de janvier 2010 occupent toujours le camp d’hébergement Acra (partie Sud) à Delmas 33. Si quelques-unes d’entre elles jettent l’éponge, d’autres habitent l’endroit depuis 7 ans avec une longue liste de problèmes ajoutés au désespoir.
Au milieu des détritus, des voitures abandonnées, des arbres défraichis, des tentes sont encore débout au site Acra à Delmas 33 (partie Sud). Construits le lendemain du cataclysme de 2010, les prélats qui couvrent ces pavillons sont complètement délabrés. Des dizaines de familles continuent à moisir dans ce site dans des conditions infrahumaines.
Dans la partie nord du camp d’hébergement Acra, plusieurs familles ont été déplacées par l’OIM peu avant la commémoration du 12 janvier 2017. Les autres sont en attente depuis une semaine. C’est le cas de la sœur Rénol qui fait la corvée sur cette partie du site un peu déserte. Accroupie devant deux cuvettes de linge sous un soleil de plomb aux environs de midi, elle prend son mal en patience. « On attend l’OIM. C’est extrêmement difficile d’habiter un endroit où l’accès à l’eau pour les besoins préliminaires représente un casse-tête. Quant à l’eau potable, n’en parlons pas », glisse cette femme qui marche vers la cinquantaine. Rénol habite avec ses cinq enfants sous une tente à moitié démolie. Peu avant le séisme, elle menait une vie normale dans le quartier de Panoma, dans une maison qu’elle avait affermée. Elle explique que juste avant le séisme, elle travaillait au parc industriel de la Sonapi. « J’ai perdu mon boulot après une longue période de maladie. Maintenant, on ne reçoit que des jeunes. Je suis foutue avec mes 48 ans », dit-elle, l’air désespéré.
La Sœur Rénol, tout comme sa voisine Mona, qui attend ladite allocation de l’OIM pour laisser l’espace, se plaint du coût des loyers. « Avec ces 20 000 gourdes, on va chercher un taudis. Ceux qui ont la possibilité vont sûrement augmenter la somme pour habiter une bonne maison », dit-elle. Mona enchaîne : « Après 12 mois de ferme, on n’a qu’à reregagner nos villes de province respectives ».
L’autre partie du site est entièrement occupée. Deris, vice-président du comité de l’Association des refugiés de Delmas (ARD), vide son sac. « Ce site est abandonné. Il n’ y a eu aucune intervention de la part de la mairie de Delmas ou de l’État central. Du coup, pas de projet d’assainissement, pas d’eau potable, pas de bloc sanitaire », explique ce jeune homme, soulignant au passage que les malfrats profitent de ce camp pour imposer leur loi dans la zone.
Les moustiques, l’insalubrité, les odeurs pestilentielles rendent cet endroit invivable, infestent l’environnement. Les cas de choléra, on en compte de plus en plus depuis ces sept ans. Viergina attend…….lire la suite sur lenouvelliste.com